Depuis quelques jours, le débat sur une falsification de la nouvelle Constitution dont l’adoption a fait l’objet d’un branle-le bas de combat au plan politique, grossit dans l’opinion et dans le landerneau politique en Guinée.
Selon Me Antoine Pépé Lama, avocat à la Cour, celui-là même à l’origine des révélations faisant état de cette falsification, au moins 16 articles du texte promulgué le 14 avril dernier, ont été, soit modifiés ou carrément biffés.
Selon l’homme en robe noire, il existe des voies pour attaquer cette ‘’forfaiture’’.
« Il y a une possibilité de déposer une plainte contre les auteurs de la falsification de la nouvelle Constitution, pour faux et usage de faux en écriture publique. Tout citoyen guinéen peut bien déposer cette plainte. En réalité, il y a plusieurs possibilités. La première, c’est que le président de la République qui a promulgué la nouvelle Constitution, a la possibilité d’exiger la publication du document qui a été soumis à référendum. La seconde est que, toute institution constitutionnelle habilitée à saisir la Cour constitutionnelle, a la possibilité de saisir cette dernière, pour demander le respect de l’ordre constitutionnel. La troisième et la dernière est que, tout citoyen guinéen qui estime être lésé par cette désinvolture, a la possibilité de saisir la Cour de justice de la CEDEAO, pour demander la sanction de l’État guinéen, pour violation de l’état de droit, de l’ordre constitutionnel et du principe essentiel de la démocratie », a-t-il énuméré.
Et Me Pépé Lama d’en appeler à la responsabilité collective, pour éviter que cette falsification ne prospère, car, prévient-il, si cette constitution entre en vigueur, en l’état actuel, elle ne sera opposable qu’à ceux qui étaient en faveur de son adoption.
MohamedNana BANGOURA