Bamako a, une nouvelle fois, été le théâtre d’une démonstration de force de la coalition qui réclame la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont répondu à l’appel de l’imam Dicko et des leaders du Mouvement du 5 juin.
Comme la semaine dernière, la manifestation a démarré après une prière célébrée place de l’Indépendance, à Bamako.
Sous un soleil de plomb, ils étaient des dizaines de milliers à avoir répondu à l’appel de la coalition qui réclame le départ du chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Après avoir entonné l’hymne national, les manifestants ont brandi des pancartes des pancartes, sur lesquelles on pouvait lire « IBK dégage » ou encore « La dictature ne passera pas », et écouté les discours des leaders de la contestation.
Refus de la main tendue
Quand son tour est venu de prendre la parole, l’imam Mahmoud Dicko, devenu la principale figure de la contestation, a électrisé la foule.
« IBK n’a plus la santé physique nécessaire », pour continuer à présider le Mali, a-t-il lancé. « Je lui ai dit qu’il doit écouter le peuple, sinon il risque de partir de la mauvaise manière », a-t-il ajouté, avant de réitérer son refus de la main tendue par le président malien dans son discours de mardi.
« On tend la main à quelqu’un qui est loin de soi. Lorsqu’on est près de quelqu’un, on n’a pas besoin de lui tendre la main. Cela veut dire qu’il n’est pas proche de son peuple », a insisté Mahmoud Dicko. « Avec tout le respect que je lui dois, il n’a pas répondu aux préoccupations soulevées », a-t-il jugé.
L’imam a ensuite indiqué avoir demandé à des représentants du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques » (M5-RFP), qui regroupe des partis politiques et des organisations de la société civile, de se rendre au palais de Koulouba pour remettre une « déclaration du peuple malien » au chef de l’État.
Les signataires s’y disent notamment prêts à « maintenir la mobilisation de toutes les forces vives de la nation jusqu’à la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime ».
Heurts près du palais présidentiel
Parmi ces émissaires figuraient Issa Kaou Djim, de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS), Choguel Maïga, du Front de sauvegarde de la démocratie (FSD), et Clément Dembélé, président de la Plateforme contre la corruption et le chômage.
Plusieurs manifestants ont emboîté le pas à cette délégation, les suivant en direction de Koulouba. Mais, quand ils sont arrivés au pied de la colline où se situe le palais présidentiel, les forces de l’ordre ont fait barrage. La foule a tenté de forcer le passage, des heurts ont éclaté et la police a utilisé des gaz lacrymogènes.
Source : jeuneafrique.com