Le Président Alpha Condé a procédé le week-end dernier à un léger remaniement ministériel, à moins de quatre mois d’une échéance électorale majeure qu’est l’élection présidentielle. Une joute à laquelle il devrait être candidat, du moins au terme de la nouvelle constitution.
Alors que moult observateurs avertis s’attendaient à un gouvernement plutôt politique, pour le mener à une victoire à ce rendez-vous électoral sur lequel planent des incertitudes, le Chef de l’Etat nous a plutôt servis de l’ancien maquillé du nouveau à dose homéopathique. Un peu comme à un bal des pompiers, on prend les mêmes et on recommence.
Pourquoi Alpha Condé a raté le coach
-Deux raisons expliquent qu’Alpha Condé qui, certes, n’avait que très peu de marge de manoeuvre, eu égard le contexte pré-électoral dans lequel est intervenu ce litfing gouvernemental, a échoué comme c’est toujours le cas d’ailleurs, à former une équipe à même de porter le combat pour sa réélection pour un 3èm mandat.
Primo : Parmi tous les anciens réconduits à leurs postes, peu font le poids politiquement face aux cadors de l’opposition, déterminés plus que jamais à faire tomber le régime en place.
Hormis quelques-uns comme Tibou Kamara, Ismaël Dioubaté (Kouroussa) et Djakariaou Coulibaly (Mandiana), la plupart ne seront pas à même de faire face à une coaltion des poids lourds de l’opposition.
Là-dessus, le cas de la région forestière doit inquiéter. Ni Papa Koly Kourouma dont l’influence s’est fortement amenuisée ni le médecin Colonel Rémy Lamah encore moins Fréderick Loua, qui n’ont pas pignon sur rue politiquement, ne peuvent constituer un contrepoids.
Roger Patrick Millimouno, on n’en parle même pas, lui qui n’a même pas pu battre le MPD de Paul Moussa Diawara, lors des dernières législatives, dans son propore village.
Quid de la région de la Basse-Guinée ? Cheick Taliby Sylla éconduit du gouvernement, devenu un grand frustré remoqué au grand garage de la présidence de la république, le président Alpha Condé ne peut que très compter sur Aboubacar Sylla (Transports), Mariama Camara (Agriculture), Mariam Sylla (Action sociale) et Amara Somparé (communication).
Pourtant, ce ne sont pas des personnalités hautes en couleur politiquement, originaires de la région, qui manquent et qui pouvaient représenter un contrepoids politique de taille face à l’opposition.
Il s’agit, entre autres, de Malick Sankhon dont la base (LCC) gronde, de Mamadouba Sankhon, ex DG du port et actuel chef de cabinet du ministère de l’agriculture, de Aboubacar Makhissa Camara, actuel Directeur des impôts et Aboubacar Soumah, leader du parti GDE, aujourd’hui proche de la mouvance présidentielle.
Quant à la région du Fouta, bastion imprénable d’El Hadj Cellou Dalein Diallo, principal opposant au régime d’Alpha Condé, il n’y a rien à parier sur Sanoussy Bantama Sow, quoique bombardé ministre d’Etat, ni sur Mama Kanny, encore moins sur les nouveaux impétrants Dr Bano Barry et Cheick Oumar (UPR). Sans oublier que les alliés Bah Ousmane et Mouctar Diallo, n’ont jamais réussi à rogner l’hégémonie de l’UFDG dans cette région.
Deuxio : le coptage d’une fournée de ‘’bras cassés’’
Il est à admettre que tous les nouveaux qui font leur entrée au gouvernement, sont de toute vraisemblance, des nains et néophythes politiques.
Il est illusoire de penser que des illustres inconnus comme Cheick Oumar Diallo, Hawa Béavogui et Bountaraby (Energie) ou encore des »Oies blanches » politiquement parlant comme Moise Coulibaly, Djenab Dramé et Dr Bano Barry, peuvent tenir tête face aux éléphants de l’opposition. Mamadou Ballo, lui, quoique haut dignitaire du RPG-AEC, semble n’avoir point d’ancrage politique en Haute Guinée.
En deux mots comme en mille, comme on peut le voir, Alpha Condé aurait pu mieux faire, n’eussent été les compromissions politiques, les affinités familiales et autres copinages de bas étage.
Encore une fois, le coach est raté ! RDV bientôt lors de la campagne électorale pour la présidentielle, pour s’en convaincre, à moins d’un changement de cap !
Mosaiqueguinee.com