Les jeunes sont de plus en plus sensibles à la question du sous-développement, c’est ce qui explique en partie leur engagement dans les organisations non gouvernementales.
A ce titre, ils veulent sans doute s’engager dans le processus de développement de leur pays, mais le manque d’emploi est un facteur d’empêchement.
En Guinée, ces dix dernières années, beaucoup de réformes ont été engagées dans le domaine de l’administration publique parmi lesquelles il y a le PREMA (programme de réforme de l’État et de la modernisation de l’administration), qui s’articule autour de six axes stratégiques:
-la révision du cadre institutionnel de l’État ;
-l’amélioration et l’adaptation des outils de gestion des ressources humaines de l’État ;
-La rationalisation des services centraux de l’État ;
-l’amélioration des procédures de coordination interministérielle ;
-La déconcentration, la décentralisation, le service public de base ;
– la communication.
Un programme très séduisant. Que dire de son opérationnalisation ?
Malgré ces réformes, il reste beaucoup à faire pour une administration vieille et improductive. Rajeunir l’administration publique, s’avère comme un défi non négligeable. « les jeunes sont là, prêts à faire tout ce qui peut être utile, et leur grande déception, c’est lorsqu’on est pas capable de leur assigner un travail à la hauteur de leur disponibilité ».
Une telle politique, réduira considérablement le besoin d’être sollicité ailleurs (l’immigration).
« À pouvoir absolu, responsabilité absolue ». Ceci étant, j’interpelle le président de la République et le gouvernement, en tenant compte des véritables défis qui nous interpellent en tant qu’État en développement, de tenir compte de la disponibilité de notre jeunesse courageuse, de rajeunir l’Administration publique. Nul ne saurait ignorer la place qu’occupe l’administration dans le processus de développement d’un pays, cela demande engagement, énergie, compétence et responsabilité. Notre jeunesse est l’incarnation de ces aspects, avec un programme de formation continue, la jeunesse combinée à l’Administration peut être porteuse d’espoir.
Pour que cela soit effectif, le gouvernement doit revoir sa politique d’employabilité, qui, en l’espèce, est fondée strictement sur des raisons subjectives, donc des considérations d’appartenance politique, au détriment de la compétence et la rigueur dans le travail, sachant bien que l’administration doit être apolitique.
Administrer la chose publique, oui les jeunes sont prêts.
Mory Damas Kourouma, juriste