Le procureur près le tribunal de première instance (TPI) de Mamou, était devant la presse locale, ce lundi 02 novembre 2020.
El Hadj Sidiki Camara a en profité pour faire le point sur les violences poste-électorales, survenues dans la préfecture, et ayant fait au moins deux morts.
« Au lendemain du début de proclamation des résultats provisoires de l’élection par la CENI, notre ressort judiciaire a enregistré durant plusieurs jours, des violences inouïes sans précédent. Ces violences ont été caractérisées, notamment par l’administration des coups et blessures volontaires et voies de fait aux agents de maintien de l’ordre, la destruction d’édifices publics et privés, ainsi que des biens mobiliers. La soustraction frauduleuse des biens et numéraires, les menaces, la fermeture systématique des magasins et boutiques, ainsi que les marchés, les terrorisassions des paisibles populations… la brûlure des pneus sur la chaussée entraînant la dégradation du bitume, l’érection des barricades sur tous les axes routiers et au centre-ville. L’utilisation des gourdins, machettes, coupe-coupe, lance-pierres, armes de fabrication locale, notamment des fusils Calibre 12. La soustraction frauduleuse au quartier Thewghol, chez un officier de police judiciaire malade, de deux (2) armes de guerre (un PA et un PMAK). L’arme PMAK a été retrouvée et déposée à la police par le chef du quartier. Dans ce cas, un suspect a été mis aux arrêts », a énoncé le procureur El Hadj Sidiki Camara.
Au cours des accrochages entre forces de l’ordre et manifestants, trente-trois (33) agents ont été blessés dont deux (2) frappés de cécité. Ce qui a conduit à l’interpellation de trente-six (36) suspects dont quatre (4) femmes, dans les différents quartiers de
Mamou, mais aussi dans les districts de Kendouma et de Tamagaly.
« Ils ont tous été entendus sur procès-verbal et placés sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Mamou… Leur procès débute ce Lundi 02 Novembre. Ils doivent tous répondre des faits de coups et blessures et
violences volontaires, destruction d’édifices et d’installations publics et privés, ainsi que des biens mobiliers, atteinte à la sécurité publique, vol et entrave à la libre circulation sur la voie publique », a indiqué le procureur.
Dans le déroulement de leur interpellation, un des suspects a ouvert le feu sur les agents des forces de l’ordre à Kendouma, à l’aide d’un fusil Calibre 12 qu’il détenait.
« Il a été interpellé avec le fusil et inculpé pour tentative d’assassinat », a conclu le procureur El Hadj Sidiki Camara.
Toutefois, les cas morts, notamment le jeune homme tué par balle au quartier Petel, n’a pas été évoqué par le procureur.
Alpha Mamoudou Barry, correspondant régional de mosaiqueguinee.com