C’est pour prévenir et résoudre les conflits avant, pendant et après les élections que ces femmes sont en train d’apprendre les techniques d’organisation des dialogues, creuset d’expression et d’aplanissement des divergences.
Pour garantir la paix et maintenir un climat de stabilité avant, pendant et après les élections, une formation de 800 femmes et jeunes filles leaders des 5 communes de Conakry aux dialogues communautaires a été organisée du lundi, 04 au jeudi 07 janvier 2021 à Conakry. Elle permettra aux femmes d’animer les dialogues sur la paix et les violences basées sur le Genre dans les 5 communes de la ville de Conakry. Durant 2 mois, les participantes bénéficiaires directes de ce projet organiseront des rencontres avec les élus locaux, les leaders religieux, les organisations formelles et informelles de femmes, de filles et d’hommes pour échanger sur les sujets qui les concernent au quotidien.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du représentant du Maire de la commune de Dixinn, la Directrice communale de l’Action sociale de Kaloum, le Secrétaire général du Fonds de consolidation de la paix, l’Analyste du Programme des Volontaires des Nations Unies et du Représentant adjoint par intérim de l’UNICEF.
Officiels venus assurer l’ouverture de la cérémonie de formation des 800 femmes et jeunes filles
Intervenant à cette occasion au nom des partenaires techniques et financiers, Abdoulaye Gueye, Représentant adjoint par intérim de l’UNICEF, a nourri l’espoir que les participantes continueront de défendre leurs droits et ceux des enfants à travers l’instauration de la quiétude et de la cohésion sociale, mais aussi à lutter contre les violences basées sur le genre : « j’espère qu’après cette formation et le déploiement sur le terrain, vous serez capables d’organiser des dialogues communautaires afin de mettre en place des espaces d’échanges sur l’ensemble de vos problèmes et proposer des solutions solides pour une paix durable dans vos quartiers. Je vous exhorte, au-delà de ce projet, de continuer les sensibilisations auprès de vos communautés ».
Abdoulaye Gueye, Représentant adjoint de l’UNICEF par intérim
Répondant à cette invite et pour continuer de maintenir un climat de paix et de stabilité dans le pays au sortir de la dernière élection présidentielle, les femmes leaders des 5 communes de la ville de Conakry ont dit toute leur détermination à œuvrer pour la paix et la cohésion sociale, gage de tout développement. « Nous les femmes leaders des 5 communes, nous nous engageons auprès de l’UNICEF afin de mener des actions aupres des communautés que nous représentons. Ce, en continuant à leur parler de paix et de cohabitation pacifique, en leur restituant les techniques de dialogues communautaires aussi et surtout en incarnant l’exemplarité de nos attitudes de tous les jours, car être femme leader ne se résume pas seulement à sensibiliser ou à informer les autres. C’est aussi permettre aux autres d’apprendre de nous à travers nos comportements quotidiens », mentionne Fanta Kaba, Présidente des femmes leaders pour la perfection (FLP) de Dixinn et porte-parole des femmes leaders des 5 communes de Conakry.
Emboîtant le pied à celles qu’elles appellent les pionnières, les jeunes filles leaders communautaires des 5 communes de la ville de Conakry, à travers leur porte-parole, Boh Fanta Diané, ont fait part de leur engagement à œuvrer pour la consolidation de la paix à travers les approches acquises suite aux différentes formations qu’elles ont suivies au compte de ce projet.
Fanta Kaba, Présidente des femmes leaders pour la perfection (FLP) de Dixinn et porte-parole des femmes leaders des 5 communes de Conakry
Les femmes des 5 communes de la ville de Conakry affichent une réelle détermination pour promouvoir la paix à travers les techniques apprises lors des différentes formations qu’elles ont suivies comme les dialogues communautaires qui permettent d’aplanir les divergences entre les communautés vivant ensemble. D’où l’expression de joie des autorités communales de Kaloum : « C’est une réelle satisfaction pour moi de voir aujourd’hui les femmes motivées pour la consolidation de la paix en Guinée. Je remercie l’initiateur de ce projet qui a formé ces femmes, car nous avons déjà vu d’autres dans les quartiers. Aujourd’hui, nous sommes magnifiées par les hommes parce que sans nous, il n’y a pas de paix. Pour cela, renforçons nos capacités, renforçons nos formations, accentuons les sensibilisations auprès de nos paires pour que la Guinée soit un pays de paix », dira Kalégbè Soumah, Directrice de l’Action sociale de Kaloum.
Au terme de cette formation, ces femmes et jeunes filles leaders seront déployées sur le terrain pour créer les espaces de dialogues visant à promouvoir la paix dans les différentes communautés. Ce, en en plus du travail déjà abattu sur le terrain par les 14 volontaires communautaires et relais de paix. Malgré le contexte difficile marqué par la COVID-19, ils sont passés dans les différents quartiers avant les dernières élections pour porter le message de paix auprès des familles.
Kalégbè Soumah, Directrice de l’Action sociale de Kaloum
En Guinée, ce projet est mis en œuvre à travers deux agences du système des Nations Unies à savoir : l’UNICEF et le PNUD en collaboration avec le Ministère des Droits et de l’Autonomisation des femmes et celui de la Citoyenneté et de la Cohésion sociale. Il s’inscrit dans une dynamique de prévention et de résolution d’éventuels conflits électoraux et postélectoraux.
Le déroulement des activités a commencé depuis 2019 malgré un contexte marqué par la COVID-19. Depuis, le programme suit son cours normal sur le terrain, notamment dans la ville de Conakry, mais cette fois avec une nouvelle approche, celle mettant à contribution les femmes et les jeunes filles leaders de leurs communautés. Car, les contributions faites par les femmes en matière de prévention et de règlement des conflits, de maintien et d’instauration de la paix sont sous-évaluées et sous-utilisées.
Il faut préciser que ce projet qui vise les femmes et les jeunes filles leaders des 5 communes de la ville de Conakry a permis de les outiller en prévention et résolution des conflits, d’apprendre le leadership féminin dans la consolidation de la paix comme le stipule la résolution 13-25 et connexes et de cerner les violences basées sur le genre dont elles sont victimes et le rôle qu’elles doivent jouer pour les éradiquer.