Annoncées pour début avril prochain, les opérations de deguerpissements et de récupération des domaines de l’État, suscitent inquiétudes et interrogations chez de nombreux friakas.
La peur et l’anxiété de voir son bâtiment, son bar, café ou commerce, cocher au rouge par les techniciens préfectoraux de l’Habitat, troublent la quiétude de plus d’un. C’est le cas de ce commerçant interrogé au centre-ville de Fria, qui a préféré requérir l’anonymat.
« On ne sait pas comment ça va se faire. On a tous entendu à la radio que l’habitat va récupérer les terrains de l’État. Mais, nous on ne sait pas qu’est-ce qui appartient à l’État. Moi, j’habite sur la corniche d’Astaldi et je ne sais pas si cette partie est concernée. Tout le monde a peur que sa maison soit touchée « , redoute ce sexagénaire.
À l’autre bout de la ville-alumine, à l’aerogare sis dans le quartier Aviation, les habitants ne parviennent pas à trouver le sommeil craignant que leurs domiciles ne fassent l’objet de démolition.
« Les temps sont durs et l’on a dû faire beaucoup de sacrifices pour construire ces maisons. Tous nos papiers sont légaux et ils sont délivrés par l’habitat. Je ne sais pas s’ils viendront jusque-là, parce que j’ai appris que certaines terres appartiennent à l’État. Il faut qu’on explique tout celà à la population pour éviter tout accrochage « , sollicite Mamadou Sylla.
Même sirène de questionnements chez A.B qui s’interroge sur le sort qui sera réservé à leur maison bâtie juste derrière les habitations de la société RUSAL Friguia, dans le quartier ouvrier de Sabèndè.
» Mon terrain, je l’ai acheté des mains de l’État et j’ai consacré plus de 15 ans à élever brique par brique les murs de ce bâtiment. Si quelqu’un peut nous expliquer les zones qui seront touchées, cela pourrait rassurer les uns et les autres. Et à l’État également de songer à dédommager ceux qui ont acheté ces parcelles des mains mêmes de l’habitat.« , préconise ce citoyen visiblement agité par cette éventualité.
Ce constat, nous l’avons également relevé chez les occupants des axes routiers primaires et secondaires de la cité industrielle de Fria.
Pour rappel, ce mardi 17 mars à la mairie de Fria, une commission mixte composée des élus locaux, Rusal qui a retrocedé certains domaines à l’État et des agents de la direction préfectorale de l’habitat, a été mise en place, afin de rendre opérationnel cette action initiée par le ministère en charge de la ville et de l’Aménagement du territoire.
Camus Junior pour Mosaiqueguinee.com