Dans un réceptif hôtelier de la place mercredi 31 mars à Conakry, l’UNICEF et les autorités guinéennes ont procédé à la clôture du projet intitulé ‘’augmenter l’enregistrement des naissances des enfants de moins de cinq ans dans les régions de Labé et de Conakry’’ démarré en 2019.
L’objectif principal de ce projet consiste à augmenter le taux d’enregistrement des naissances pour les enfants de moins de cinq ans tout en améliorant l’environnement favorable à l’offre de services d’enregistrement des naissances au niveau national et au niveau décentralisé. C’est également pour réformer les services d’enregistrement de naissance pour les rendre disponible et mobiliser les communautés à se contraindre à l’utilisation efficace de ces services.
Pour le représentant de l’UNICEF à cette cérémonie de clôture, l’enregistrement de naissance est un droit pour les enfants et un devoir pour leurs parents. Pour rendre cela accessible, Dr Maiga a sollicité auprès du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, la révision du délai d’enregistrement des nouveaux nés, qui est à ce jour à deux mois.
« La mise en œuvre de ce projet s’est concrétisée avec l’adoption de la stratégie nationale des réformes et de modernisation de l’état civil en Guinée qui, à son tour, est mise en œuvre dans la région de N’Zérékoré et dans les 40 communes de convergence avec l’appui constante de l’Union européenne. Forte de cette expérience, l’agence italienne pour la coopération au développement a souhaité soutenir le gouvernement guinéen pour étendre la mise en œuvre de cette stratégie nationale dans les régions de Labé et de Conakry. Comme défi qui a été relevé ici, je voudrais solliciter votre appui pour rendre gratuit l’enregistrement des enfants à l’état civil conformément aux engagements internationaux pris par la Guinée et solliciter encore la révision du délai de l’enregistrement de naissance qui est passé de 6 mois à 2 mois. (…). L’UNICEF va continuer à accompagner le gouvernement guinéen dans la mise en œuvre des différentes stratégies de l’état civil pour une meilleure protection de l’enfant », a-t-il dit.
Plus loin, le représentant de Pierre N’Gom à cette cérémonie a soutenu que « plus le système d’enregistrement des naissances ou des faits d’état civil est robuste, plus les programmes de planification sont efficaces. Enregistrer tous les citoyens d’un pays, leur octroie tous les droits nécessaires pour leur épanouissement ».
Pour le ministre Bouréma Condé, les autorités guinéennes sont satisfaites des résultats obtenus par ce projet. A l’en croire, si un citoyen qui n’est pas enregistré légalement à la naissance, demeurera un faux citoyen jusqu’à sa mort.
« L’enregistrement des faits de naissances est le début de tout processus et si cela n’y est pas, rien est. Si vous êtes mauvais à la naissance légalement parlant, jusqu’à la mort vous êtes un citoyen faux. La base de la citoyenneté légalement, c’est donc l’état civil. Faisons tout pour ne pas rater la base. Nous sommes aujourd’hui à la phase de clôture d’un projet important, qui a été mis en œuvre grâce à la coopération italienne, nous a permis d’enregistrer les enfants moins de 5 ans dans les régions de Labé et de Conakry. Il était question au début que la couverture soit totale, mais évidemment avec tous les autres facteurs, le Covid est aussi venu se mettre dans le jeu. Qu’à cela ne tienne, l’essentiel a été fait en termes de démonstration de la possibilité de faire l’enregistrement correcte et intégrale des naissances au niveau de nos localités. Nous sommes satisfaits des résultats obtenus », a soutenu le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, Général Bouréma Condé.
La mise en œuvre de ce projet a duré un peu plus d’un an. Durant sa réalisation, le taux d’enregistrement a grimpé d’un cran dans les zones impactées par le projet. A Conakry, 65.756 enfants enregistrés durant la période du projet alors que 62.982 l’ont été à Labé.
Pour la région de Labé, outre ce chiffre, 100.000 enfants sans acte de naissance ont été appuyés directement par le projet pour accéder au jugement supplétif avec une priorité accordée aux enfants de 0 à 5 ans et des enfants scolarisés.
Par ailleurs, ce projet a eu un autre impact notamment d’ordre structurel sur le fonctionnement de l’état civil dans les régions concernées. En guise d’exemple, il a permis une couverture améliorée des services d’état civil dans les régions de Conakry avec les centres secondaires et les coins d’état-civil, une croissance accrue de tous les acteurs (état civil, santé, justice, leaders communautaires) sur leurs rôles et responsabilités sur les procédures régissant l’état civil, un rapprochement effectif des services de santé et de l’état civil avec la mise en place du nouveau formulaire de déclaration de naissance, les réunions et plan d’actions conjoints, etc.
Des représentants de départements ministériels comme le ministère de la santé et celui de la justice ont exprimé toute leur satisfaction, face aux résultats enregistrés par ledit projet.
MohamedNana Bangoura