Le rapport du département d’État américain publié ce mercredi 31 mars 2021 touche à pas mal de domaines de la vie sociale et politique de la gestion de la République de Guinée par le président Alpha Condé.
Ce document de 30 pages environs, a étudié de long et en large, l’aspect lié à la liberté d’expression, ainsi que celle lié à l’exercice du métier de journaliste dans le pays.
En guise d’exemple, le rapport dénonce l’arrestation de Thomas Dietrich alors qu’il filmait une répression policière lors d’une manifestation de l’opposition à Conakry. Également, le rapport a cité en exemple, l’arrestation du journaliste Habib Marouane Kamara.
Le rapport rappelle aussi que les autorités ont utilisé cette loi pour punir les journalistes et les cadres des médias critiques à l’égard du gouvernement.
En octobre 2019, les autorités ont arrêté pendant plusieurs heures deux journalistes d’al-Jazeera, Nicolas Haque, chef de bureau d’al-Jazeera à Dakar, au Sénégal, et le caméraman Hugo Bogaeert, les accusant d’espionnage, de mise en danger de la sécurité de l’État et de production de reportages ethnocentriques.
Ci-dessous, extrait :
LIBERTÉ D’EXPRESSION, Y COMPRIS POUR LA PRESSE
La constitution et la loi prévoient la liberté d’expression, y compris pour la presse, mais de multiples informations font état des efforts déployés par le gouvernement pour intimider la presse et restreindre la liberté de la presse.
En juillet, l’Assemblée nationale a adopté une loi révisant la composition et l’organisation de la Haute Autorité de communication (HAC). En vertu de l’ancienne loi, le président de la HAC a été élu par un groupe de pairs commissaires, tandis qu’en vertu de la nouvelle loi, le président de la HAC est nommé par décret présidentiel. Les médias critiquaient la nouvelle loi et craignaient que la HAC ne soit soumis au bureau du président.
Liberté de la presse et des médias, y compris les médias en ligne : Les médias indépendants et appartenant à l’opposition étaient actifs et exprimaient généralement une grande variété d’opinions. La presse écrite avait une portée limitée. La radio est restée la source d’information la plus importante pour le public et de nombreuses stations privées diffusées dans tout le pays. Les émissions d’appel à la radio FM étaient populaires et permettaient aux citoyens d’exprimer un large mécontentement à l’égard du gouvernement. L’augmentation du nombre de sites d’information en ligne reflète la demande croissante de points de vue divergents. Néanmoins, les allégations ou les critiques à l’encontre du gouvernement ou du parti au pouvoir pourraient entraîner des représailles du gouvernement, y compris des suspensions, des amendes et des arrestations.
Violence et harcèlement : Des arrestations arbitraires, du harcèlement et de l’intimidation de journalistes ont été signalés par des représentants du gouvernement.
Le 6 mars, la police a arrêté et agressé le journaliste Français Thomas Dietrich alors qu’il filmait une répression policière lors d’une manifestation de l’opposition à Conakry. La police l’a immédiatement emmené à l’aéroport et l’a expulsé. La HAC l’a accusé de s’immiscer dans les activités politiques nationales.
Le 18 juillet, la police a arrêté le journaliste Habib Marouane Kamara à Conakry et l’a emmené au bureau du directeur de la police judiciaire (DPJ) où il a été interrogé pendant plusieurs heures. Selon son avocat, Kamara avait déjà été poursuivi pour diffamation et chantage à la suite d’une plainte déposée par le nouveau directeur de la société d’approvisionnement en eau Société des Eaux de Guinée (Guinea Water Company-SEG). Kamara avait critiqué les nominations des dirigeants de la SEG, dont l’épouse du PDG, sur sa page Facebook. Le Syndicat des professionnels de la presse privée a dénoncé son arrestation et l’absence de convocation judiciaire. Les autorités ont libéré Kamara après deux nuits de garde à vue.
Censure ou restrictions de contenu : Le gouvernement a pénalisé les médias et les journalistes qui diffusaient des articles critiquant les responsables gouvernementaux et leurs actions. Certains journalistes ont accusé des responsables gouvernementaux d’avoir tenté d’influencer le ton de leurs reportages.
Le 29 juin, la DPJ a convoqué les présidents de trois stations de radio privées et leur a ordonné de cesser de diffuser une publicité radiophonique soutenant l’opposition du FNDC au projet de nouvelle constitution et un troisième mandat pour le président Alpha Condé. La DPJ a également ordonné aux présidents de fournir des renseignements sur les personnes qui, au sein du FNDC, ont approuvé la publicité. Les présidents se sont conformés à la décision du HAC et ont interrompu la diffusion de la publicité. Selon des sources médiatiques, la DÉCISION de la HAC d’interdire les publicités serait venue du Conseil interministériel et du président de l’Assemblée nationale, qui ont affirmé que la publicité troublerait l’ordre public.
Lois sur la diffamation et la diffamation : La diffamation à l’encontre du chef de l’État, la calomnie et les fausses déclarations sont des infractions pénales passibles d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans et de lourdes amendes. Les responsables ont utilisé ces lois pour harceler les dirigeants de l’opposition et les journalistes. Des journalistes ont affirmé que les poursuites en diffamation visaient des personnes critiques à l’égard du gouvernement pour faire taire la dissidence.
Sécurité nationale : Les autorités ont utilisé la loi pour punir les journalistes et les cadres des médias critiques à l’égard du gouvernement. En octobre 2019, les autorités ont arrêté pendant plusieurs heures deux journalistes d’al-Jazeera, Nicolas Haque, chef de bureau d’al-Jazeera à Dakar, au Sénégal, et le caméraman Hugo Bogaeert, les accusant d’espionnage, de mise en danger de la sécurité de l’État et de production de reportages ethnocentriques. À leur libération, la police les a forcés à quitter le pays.