Fodé Bangoura, un des proches de feu général Lansana Conté a été nommé hier au poste de secrétaire permanent du cadre de dialogue politique et social, par le chef de l’État.
Comme de nombreux leaders, le président du parti « Génération Citoyenne » a tenu à réagir sur cette décision.
Pour Fodé Mohamed Soumah, l’initiative n’est pas mauvaise en soi, seulement il est nécessaire de clarifier les tâches de tous les acteurs concernés, pour éviter toute confusion.
« Fodé Bangoura est un Guinéen comme un autre, susceptible d’obtenir un décret à la discrétion du Chef de l’Etat, d’autant plus qu’il a déjà exercé de hautes fonctions dans notre pays. Mais le problème se trouve dans la confusion des genres et la dilution des responsabilités, dans le cas d’espèce, où le PM est le tributaire du dialogue social. Par le passé, on a vu la nomination des religieux pour une structure mort-née appelée réconciliation, alors qu’il y a des structures pour ce faire, et le rôle dévolu par excellence aux sociologues, historiens, et autres acteurs et témoins encore en vie. Mais, les autorités aiment déplacer les problèmes, et susciter un débat clivant ou stérile, au lieu de les régler. Tous les mots sont galvaudés chez nous. Le mot Vérité serait mieux adapté que la réconciliation, car nous n’avons pas connu l’Apartheid sud-africain, encore moins le génocide rwandais », a-t-il réagi.
Le porte-parole du groupe parlementaire « Alliance Patriotique », invite donc l’État, à créer les conditions indispensables pour la tenue d’un dialogue inclusif en Guinée.
« Aujourd’hui, il est question de trouver les voies et moyens pour densifier la concorde nationale à travers la paix, sur la base concrète de ce qui devrait être pérenne et opposable à tous. Quand vous tendez la main, mettez sur la table ce qu’elle contient. Quand vous voulez que les Guinéens s’accordent sur l’essentiel, annoncez la couleur. Sinon, ce sera la ritournelle des intentions inavouées, des vœux pieux, des vendeurs d’illusions, des tueurs d’espoirs, etc. La démarche principielle du moment, c’est de pacifier le climat sociopolitique, soulager les ménages, et engager une lutte sans merci contre la paupérisation grandissante, l’insécurité, l’injustice… Toutes choses qui devraient apporter l’accalmie, qui est la sève nourricière du mieux vivre ensemble et du développement. Au demeurant, notre pays est tristement sur le banc des accusés, alors que les solutions sont à notre portée. Ceci n’honore aucun d’entre nous », a-t-il estimé.
Hadja Kadé Barry