Le Président de la République vient de poser un nouvel acte de séduction à l’endroit de son opposition. Pas seulement.
C’est aussi un acte qui devrait, tant soit peu, rassurer la communauté internationale dont la réaction, ces derniers temps, est des plus caustiques contre le pouvoir de Conakry.
Il s’agit de la nomination, vendredi, au poste de secrétaire permanent du dialogue politique et social, du Président du PUP, Fodé Bangoura.
Les autorités du pays auraient ainsi capitulé face à la demande pressante de reprise du dialogue, se traduisant comme une recommandation forte des partenaires dont l’apport est non négligeable pour l’économie nationale.
Le statut du promu qui est un opposant, quoique modéré, peut être perçu comme un brin d’ouverture du pouvoir à son opposition dont il ignorait, dans les discours triomphalistes qui ont pullulé après l’élection présidentielle, l’existence et la capacité de résurgence.
Pour revenir au choix de cet ancien haut dignitaire du régime du défunt Président, le Général Lansana Conté et le fait pour celui-ci d’avoir en face, d’anciens collaborateurs reconvertis opposants insubmersibles à l’actuel régime, ne pourrait être une garantie de réussite du processus.
Le climat de méfiance et de susceptibilité qui caractérise le débat public en Guinée, ajouté au sentiment mieux partagé chez les activistes des droits de l’homme, d’embastillement de l’opposition par le pouvoir, devraient conduire à un optimisme prudent.
Par ailleurs, la menace de blocage auquel s’est buté tous ceux qui ont précédé le nouvel homme fort du dialogue en Guinée, plane toujours. C’est celle liée à l’application des accords issus de ces concertations.
En effet, on accuse le pouvoir de se débiner des recommandations ‘’gênantes’’ issues des différents rounds de dialogue. Encore une autre paire de manche à surmonter.
C’est ainsi dire que cette nomination à elle seule ne suffit pas.
Mognouma Cissé