A l’occasion de la journée internationale des réfugiés et des déplacés internes, le collectif des victimes du déguerpissement de Kaporo-rails, Kipé 2 et Dimesse, a tenu une conférence de presse, ce samedi 19 juin 2021.
Au cours de cette rencontre avec la presse, le collectif des déguerpis de cette zone de la commune de Ratoma, a une fois de plus évoqué les souffrances auxquelles ils sont confrontés, depuis l’expropriation de leur domaine par l’Etat.
« A ce jour, 1 203 familles de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse sont éparpillées à travers le pays suite aux démolitions et expropriations illégales de février et mars 2019 par le régime d’Alpha Condé. Le régime guinéen a pris comme prétexte pour les démolitions et expropriations, le décret numéro
211 du 23 novembre 1989. Il a omis sciemment le fait que l’article 4, alinéa 4 de ce décret stipule que ces occupants qui auraient mis en valeur leur fonds avant la date du 20 avril 1988 ci-dessus indiquée, ne sont déguerpis que si l’Etat s’engage à les recaser et à les indemniser à la valeur de leur réalisation sur le fonds. En outre, le code foncier et domanial de la Guinée indique sans ambigüité que les expropriations doivent s’appuyer sur une cause d’utilité publique qui doit être dument constatée par un tribunal. Dans les démolitions de Kaporo-Rails, aucune procédure semblable n’a été suivie. Le gouvernement a répandu de fausses informations de dédommagement préalable des victimes, sans fournir la moindre précision, ni sur les montants déboursés, ni les bénéficiaires », a indiqué Ben Diallo, chargé de mission du collectif.
D’après le collectif, plus de 20.000 personnes ont été jetées dans la rue, 2 500 bâtiments démolis au moins et 3 641 élèves ont été contraints d’abandonner les cours.
« IMAAG-Holding revend les terres spoliées aux plus offrants. Actuellement, un mètre carré se négocie à 2 000 euros. Le collectif des victimes de Kaporo-rail saisit l’occasion de la journée internationale des réfugiés et des déplacés internes pour rappeler à tous les acquéreurs de terrains spoliés qu’ils font des investissements risqués sur ces terrains », dira Ben Diallo.
Al Hassan Djigué