La question de nutrition étant toujours d’actualité dans le monde, cette situation préoccupante demeure une priorité nationale pour la République de Guinée.
Le « comité national multisectoriel de nutrition (CNMN) » de la Guinée a été mis en place ce mercredi 30 juin 2021 à Conakry, sous la présidence du premier Ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana, qui pilote désormais le comité. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement et des partenaires de la Guinée, notamment l’UNICEF.
Créé le 14 mars 2019 par l’arrêté /2019 N0 768/PM/SGG du premier ministre, ce comité placé sous la responsabilité de Dr Ibrahima Kassory Fofana est chargé d’assurer la coordination, le leadership et la gouvernance pour l’opérationnalisation du plan stratégique national multisectoriel de nutrition (PSNMN).
Selon le Médecin Général Rémy Lamah, les dernières études réalisées en Guinée entre 2016 et 2018, montre que la situation nutritionnelle est précaire en dépit d’une augmentation de la production agricole.
« Plus de 330 milles enfants guinéens de moins de 5 ans souffrent de la malnutrition aiguë dont 82 milles sous la forme sévère. Et ces enfants ont neuf mois plus de risques de mourir avant leur cinquième anniversaire. Quant à la malnutrition chronique, elle touche plus de 7 000 des enfants de moins de cinq ans… Vous conviendrez avec moi que la malnutrition est donc un problème de santé publique dans notre pays. Pour améliorer la situation actuelle de la nutrition dans notre pays, il est indispensable de développer des synergies d’action entre toutes les parties prenantes… Au-delà des acteurs, il est recommandé de mettre en interaction les politiques de nutrition et celles liées aux biens et services économiques comme l’alimentation, l’éducation, l’eau, l’hygiène, l’assainissement, la sécurité alimentaire et la protection sociale…L’élévation de l’encrage de la coordination multisectorielle de la nutrition est une illustration de la volonté politique de repositionner la nutrition comme priorité en république de Guinée. Dans ce repositionnement, je pu vous rassurer que le ministère de la santé reste engagé à jouer le rôle qui est le sien pour une meilleure nutrition dans notre pays », a déclaré le ministre de la santé médecin Général Rémy Lamah.
Présent à la cérémonie, le ministre délégué à la présidence chargé de l’agriculture et de l’élevage Roger Patrice Millimono a rassuré de l’engagement de son département à jouer son rôle au sein de ce comité.
Pour monsieur Pierre N’Gom représentant de l’UNICEF en Guinée, la malnutrition est une situation contre laquelle le combat peut être gagné. Il invite à continuer l’alliance.
« La mise en place du comité national multisectoriel de nutrition est une réelle opportunité qui doit contribuer à la recherche des solutions que pose la situation nutritionnelle des enfants de moins de cinq ans en Guinée. La nutrition est à l’intersection de plusieurs domaines. Elle concerne tous les ministères du gouvernement. La malnutrition c’est un domaine où le combat peut être gagné. La République de Guinée à l’instar des autres pays de l’Afrique subsaharienne s’inscrit dans les différentes dynamiques initiées au niveau internationales pour un meilleur repositionnement de la nutrition au cœur de l’agenda du développement. La nutrition est un axe important du développement de ces enfants qui ont eu la chance de survivre. C’est pourquoi nous devons tous faire continuer cette alliance pour que l’enfant bénéficie d’une bonne nutrition. Je crois bien que ce comité multisectoriel va devoir se pencher sur ce qu’il faut faire et comment le faire pour améliorer la nutrition des enfants dans ce pays », a lancé monsieur N’Gom.
Le premier ministre, qui est en même temps le président dudit comité soutient que le gouvernement guinéen et ses partenaires s’engagent à réduire de 50% la malnutrition d’ici trois ans.
« L’objectif d’assurer un meilleur avenir aux enfants doit être sur toutes les formes. La première forme, c’est la garantie d’une nutrition équilibrée. La mise en place de ce comité multisectoriel de nutrition confirme notre engagement d’aller dans ce sens. Le gouvernement avec l’appui des partenaires techniques et financiers notamment le leadership en la matière l’UNICEF, confirme ces engagements forts de réduire de 50% la malnutrition sur toutes ses formes d’ici 2025 dans les conditions définies et conclues avec des partenaires. L’extrême pauvreté qui est la cible de ce programme concerne 35 à 40% des guinéens. Sortir 35 à 45% de guinéens de l’extrême pauvreté équivaut à garantir un minimum d’aisance pour la plu part des enfants concernés. Le comité dont vous me faites l’honneur de présider travaillera à sortir les enfants guinéens de la malnutrition », a dit Dr Ibrahima Kassory Fofana.
Deux événements importants se tiendront cette année sur la question nutritionnelle a informé le premier ministre. Il s’agit du sommet sur les systèmes alimentaires prévu en septembre prochain et celui de la nutrition pour la croissance.
Ces deux sommets, confie Dr Ibrahima Kassory Fofana, offriront l’occasion aux différents pays de prendre l’engagement sur les approches d’amélioration des systèmes alimentaires.
Mamadou Sagnane