C’est désormais acté, le réseau des femmes africaines ministres et parlementaires de Guinée sera dirigé les 3 prochaines années, par Mariam Sy ancienne ministre de la République.
C’est à l’issue d’une assemblée générale tenue ce mercredi 30 juin 2021, que cette dame au parcours élogieux a été élue comme présidente de cette organisation panafricaine. Elle vient donc remplacer Dr Makalé Traoré qui a longtemps tenu les reines de cette entité.
La rencontre a connu la présence de plusieurs cadres du pays. Des anciens ministres et députés, ainsi que d’autres cadres en fonction ont massivement répondu à cette rencontre des membres de ce réseau continental, qui a été présidé par la ministre de l’autonomisation des femmes.
Une occasion pour le bureau sortant de faire un récapitulatif des actions menées, durant les deux précédents mandats.
« Au regard des crises et conflits qui ont agité la Guinée ces 10 dernières années, le REFAMP/ Guinée a opéré en 2012 une mutation de taille, celle de s’ouvrir aux femmes des ONGs et des communautés, pour se doter d’une base forte et nombreuse, en mettant en place la coalition des femmes et filles de Guinée pour le dialogue, la consolidation de la paix et le développement. Les élections devenues la pomme de discorde des acteurs politiques, il fallait mettre les femmes dans l’arène de l’observation électorale citoyenne, pour induire des scrutins apaisés et crédibles du fait d’une présence significative des femmes d’obédience neutre. Les votes communautaires et leurs cortèges de crise à relent ethnique ont pu dans une certaine mesure être conjurés, par le REFAMP en partenariat avec les ONGs de femmes, dont la COFFIG forte de plusieurs organisations féminines réunies au-delà de l’appartenance politique, ethnique, sociale religieuse et professionnelle. Cette brève évolution institutionnelle et d’ouverture vers les femmes à la base a contribué à renforcer la légitimité, du réseau et constitue sans contexte le secret de sa longévité et de sa réussite. C’est l’un des rares REFAMP qui fonctionne dans la sous-région », s’est vantée Hadja Mariama Deo Baldé, vice-présidente du bureau sortant qui a représenté Dr Makalé Traoré, à cet effet.
La nouvelle présidente de ce réseau guinéen des femmes africaines ministres et parlementaires créé en 1997, suite à une suggestion du Fonds des Nations Unies pour la population lors d’une grande rencontre au Caire, a quant à elle décliné ses priorités.
« La vie est un long fleuve qui continue. Un bureau n’a jamais fini de tout faire. Nous, nous sommes là pour continuer le travail qui a été très bien fait. Nous allons poursuivre cela et renforcer les capacités.
Vous avez vu tout ce qui est à faire, la santé, l’éducation, l’énergie, les mines, l’inclusion financière, la digitalisation pour que les femmes puissent avoir accès aux crédits adaptés, l’entrepreneuriat féminin, l’agriculture, l’agro-industrie, l’accès aux postes de responsabilité, nous n’avons rien oublié. Nous avons donné ces postes à des femmes qui ont l’expérience, la capacité et l’expertise, pour mener à bien ce genre de projet dans le bureau. Chaque femme a la place qu’elle mérite dans ce bureau », a déclaré Mariam Diallo Sy, ancienne ministre du Tourisme.
Présente à cette assemblée générale, Hadja Saran Daraba qui fût la première présidente de cette organisation qui naissait il y a plus de 20 ans, a vivement recommandé à ces femmes, de s’investir dans la politique, en vue de participer activement au développement de la Guinée.
« J’ai voulu rappeler à mes collègues qui ont pris le relais que le premier objectif du REFAMP, c’est d’encourager et de faciliter la participation des femmes dans la politique. En travaillant sur les questions politiques, on découvre aujourd’hui quels sont les maux de notre situation politique. Je pense que les femmes sont mieux outillées que n’importe qui, parce qu’elles sont mariées à des gens qui ne sont pas forcément de leurs ethnies, ça leur donne l’autorité et la crédibilité, de combattre l’ethno-stratégie. Si nous ne réglons pas cette situation, nous n’avancerons pas », a-t-elle exhorté.
Hadja Kadé Barry