Interpellés à la veille du double scrutin du 22 mars 2020 dans plusieurs préfectures à Fria, Coyah, Boké, Faranah et N’Zérékoré, les recrues et civils sont toujours en détention et sans jugement. D’abord transférés au camp militaire de Soronkoni à Kankan avant d’être déférés à la maison d’arrêt de Conakry, certains ont été, aux dires de leur avocat, abandonnés à Kabgelen et au Kilomètre 36 par leurs ravisseurs, à la suite de multiples dénonciations. Seize mois, ils ne sont ni jugés ni libérés. Ce qui explique la colère de Me Salifou Béavogui.
«Mes clients, les recrues et civils, sont détenus depuis 16 mois sans jugement. Ils étaient 15, deux ont bénéficié d’une remise en liberté, les 13 autres sont en train de mourir à petit feu à la prison civile de Coronthie », a-t-il alerté dimanche au micro de Mosaiqueguinee.com
D’après Me Béa, les recrues au nombre de 7 qui réclamaient leur incorporation dans l’armée ont été arrêtés pour port illégal de tenue militaire, association de malfaiteurs, menace de mort. Huit civils ont à leur tour été interpellés pour s’être opposés au troisième mandat d’Alpha Condé.
Selon nos informations, les 15 recrues et civils ont été déposés à la CMIS Nº4, la DCPJ a mené les enquêtes et leur dossier confié au parquet de Mafanco. Le 1er avril 2020, le parquet de Mafanco a saisi un juge d’instruction qui les a placé sous mandat de dépôt après plusieurs mois d’instruction. Aujourd’hui, ils sont poursuivis simplement pour attroupement susceptible de troubler la tranquillité publique. Un dossier au contenu vide dénonce Me Salifou.
« C’était un dossier vide mais, au lieu de les libérer, il fallait les coller une infraction et un procès. Tout ça, c’est bon mais la peine maximale de l’infraction collée ne dépasse pas six mois et une amende d’un million. Mais voilà qu’ils sont là depuis 16 mois, vraiment c’est une injustice incroyable. Leur dossier est intitulé, dossier Soronkoni, c’est vraiment un cri de cœur, ils sont tous malades en prison, ils ne savent plus à quel saint se vouer. A Mafanco, on a tout fait, on a rencontré la présidente du tribunal, le procureur intérimaire mais jusqu’à présent C’est comme si c’est un dossier intouchable », estime cet avocat qui exige l’ouverture de leur procès ou leur remise en liberté.
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