Aujourd’hui, la traite des personnes constitue un phénomène international bien que la pratique revêt des formes nationales comme le travail forcé, l’exploitation sexuelle et tant d’autres. Au regard de son ampleur dans les pays au sud du Sahara, cette pratique mérite d’être combattue sous toutes ses formes.
C’est dans cette dynamique qu’un protocole d’accord entre le ministère de l’Action sociale et de l’Enfance et Expertise France a été signé, ce jeudi 15 juillet 2021, à Conakry. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet sous régional de lutte contre la traite des personnes dans les pays du Golfe de Guinée.
Le projet s’articule autour de quatre axes, dont la consolidation de la légitimité, du leadership et de la capacité des instances interministérielles de lutte contre la traite des personnes, le renforcement des capacités des acteurs de la chaîne pénale, le renforcement des services spécialisés et des services de droit commun accessibles aux victimes, ainsi que la dynamisation de la coopération transfrontalière. Il est financé par la délégation de l’Union européenne à travers le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique et la Coopération française, à hauteur de 18 millions d’euros et s’étend sur 48 mois.
Ledit projet mis en œuvre par Expertise France, vise à soutenir les autorités et la société civile de six pays du Golfe de Guinée (Guinée, Côte d’lvoire, Ghana, Togo, Bénin et Nigeria) dans la lutte contre la traite des êtres humains.
Dans son allocution de circonstance, le chargé national du Projet d’appui à la lutte contre la traite des personnes dans les pays du Golfe de Guinée a précisé que le projet a enregistré de probants résultats grâce à l’implication effective du ministère de l’Action sociale et de l’Enfance, depuis son lancement en 2019.
D’après M. Oumar Diané, le département de l’Action sociale s’investit entièrement dans le soutien du Comité national de lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées en Guinée.
« Le diagnostic institutionnel dudit Comité national assorti d’un plan de développement organisationnel et fonctionnel en faveur de la promotion desquels le ministère de l’Action sociale et de l’Enfance s’active dans le cadre d’un plaidoyer auprès des parties prenantes, le diagnostic de la chaîne pénale en matière de traite, le diagnostic complet du dispositif de la ligne verte d’assistance 116 qui est l’une des principales portes d’entrée du système de protection de l’enfance en Guinée piloté par le ministère de l’Action sociale, sont entre autres résultats réalisés », a-t-il énuméré.
« Le Projet d’appui à la lutte contre la traite des personnes dans les pays du Golfe de Guinée est financé par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne et mis en œuvre par Expertise France, avec pour objectif de renforcer globalement les mécanismes nationaux de coordination des acteurs engagés dans le combat contre la traite des personnes », a rappelé le Directeur Général adjoint en charge des Opérations chez Expertise France.
Poursuivant, M. Hervé Conan fera remarquer que la région du Golfe de Guinée est caractérisée par un schéma de traite transfrontière et circulaire.
« Les pays sont à la fois des zones d’origine, de transit et de destination des victimes de la traite. Sur l’ensemble des six pays du programme, des personnes adultes et enfants sont recrutés, transportés, transférés, accueillis et hébergés sous la menace, la contrainte par recours à la force, enlèvement, abus d’autorité à des fins d’exploitation », a-t-il expliqué.
En présidant la cérémonie, la ministre de l’Action sociale et de l’Enfance a, dans sa communication, affirmé que ladite cérémonie de signature du protocole d’accord est l’expression de la volonté sans cesse renouvelée du gouvernement de renforcer les liens de coopération avec la France et l’Union européenne, dans le domaine de la lutte contre les migrations irrégulières et la traite des humains en général et celle des femmes et des enfants en particulier.
« En gardant constamment présent à l’esprit que la traite des personnes est une atteinte directe à la dignité et à la personnalité de l’être humain, nous restons convaincus que la coopération internationale dans le domaine du respect des droits des personnes vulnérables est une entrée stratégique pour la paix, le bien-être et la sécurité dans nos pays », a mis en avant Hadja Aissata Daffé.
A en croire la ministre, la traite des humains reste un phénomène à dimensions multiples, revêtant ainsi plusieurs formes, en l’occurrence l’exploitation sexuelle, l’exploitation à travers la mendicité, le travail forcé et le mariage forcé.
En fin, Hadja Aissata Daffé a rassuré les partenaires de la volonté politique et de la disponibilité du président de la République et du gouvernement du Premier ministre Kassory Fofana pour la mise en place des conditions idoines de protection de la vie, du bien-être et de l’épanouissement des citoyennes et citoyens vivant en Guinée.
Alhassane Fofana