Ce vendredi 2 juillet au parlement guinéen, le ministre du budget à soumis à débat, à l’intention des députés, acteurs de la société civile et du secteur privé, le document de programmation budgétaire pluriannuelle 2022-2024 de la République de Guinée.
Ce document constitue pour le gouvernement, l’instrument de pilotage du processus budgétaire pour utilisation optimale des ressources conformément aux priorités définies dans la politique générale du premier ministre. Il vise à accroître la lisibilité du parlement sur la trajectoire des finances publique conformément aux dispositions légales et règlementaires en vigueur.
Comme l’année dernière, la programmation budgétaire pour les trois prochaines années (2022-2024) s’effectue dans une situation de crise sanitaire liée au Covid-19. Malgré le Covid, des efforts ont été fournis par le gouvernement, pour remplir ses obligations.
Les recettes mobilisées à hauteur de 5.072,91 Mds
Du haut du perchoir du parlement guinéen, le ministre Ismaël Dioubaté a soutenu que les recettes ont connu une mobilisées de 21,58% soit un montant situé à hauteur de 5.072,91 Mds. Les recettes fiscales représentent 92,85% dans ce lot et celles non fiscales seulement 1,19%. Quand aux dons, legs et fonds de concours, soutient le ministre dans sa communication, ils représenteraient 5,96%.
A cet effet, les ressources intérieures mobilisées par les régies financières se chiffrent à 4.770,79Mds soit un taux de réalisation de 20%. Cette réalisation provient de :
– La Direction générale des impôts pour 1.689,91Mds (35,42) ;
– La Direction générales des douanes pour 2.798,31Mds (58,66) et
– La Direction générale du trésor et de la comptabilité publique pour 282,57Mds (5,92%)
Sur le volet dépenses, l’exécution base engagement y compris le financement extérieur se situe à 4.645,08Mds, soit 16,75% des prévisions annuelles. Les ressources propres représentent 4.002,53%Mds contre une prévision dans le plan d’engagement de 4.141,99Mds, soit un taux d’exécution de 96,63%.
– Charges financières de la dette ……………………………..63,15Mds
– Dépenses de personnel ………………………………………2.066,40Mds
– Dépenses de biens et services ……………………………….660,62Mds
– Dépenses de transfert…………………………………………1.078,79Mds
– Dépenses d’investissement……………………………………133,57Mds
Cadre budgétaire à moyen terme 2022-2024
S’agissant du cadre budgétaire à moyen terme de la période 2022-2024, il tire ses hypothèses du cadrage macroéconomique. Les principales hypothèses sont le taux de croissance du PIB, le taux de change du dollar, le volume d’importations et des exportations.
Les objectifs qui en découlent visent à :
– Réaliser un taux de croissance du PIB de 5,5% en 2022 ; 5,3% en 2023et 2024 ;
– Ramener le taux d’inflation (moyenne annuelle) à 9,5% en 2022 ; 8,8% pour les deux prochaines années ;
– Réaliser un taux de pression fiscale de 18,32% en 2022 ; 18,76% en 2023 et 18,66% en 2024 ;
– Stabiliser le taux de change à 9.826GNF pour 1 Dollar en 2022 ; 9.953 en 2023 et 10.337 en 2024.
Le gouvernement prévoit dans ce document, un accroissement pour les recettes intérieures et dons, de 37,11% en 2022 ; 9,80% en 2023 et 10,43% en 2024 avec une moyenne de 19,11%.
Ces recettes intérieures sont projetées à 33.142,43Mds en 2022 ; 36.543,46Mds en 2023 et 40.340,18Mds en 2024. Elles sont composées de recettes fiscales (à hauteur de 107.047,18Mds dont 32.248,26Mds en 2033 soit 97,30% ; 35.531,36Mds en 2023 soit 97,23% et 39.267,55Mds soit 97,34M%.
Pour préserver la stabilité macroéconomique, le gouvernement guinéen compte stabiliser le déficit budgétaire en dessous de 2,7% du PIB et limiter l’inflation à 10% pour le projet de loi de finances de 2022. En matière de mobilisation des recettes internes afin de créer un espace budgétaire favorisant le financement des dépenses prioritaires, l’objectif consiste à atteindre au moins 20% du PIB.
Consolidation d de la démocratie, renforcement de l’Etat de droit et de l’action culturelle et extérieure de la Guinée
Le gouvernement ambitionne de relever à un niveau convenable, les dépenses régaliennes (défenses, police, justice), en vue de garantir l’Etat de droit et la sécurité des guinéens ; de prévoir une dotation budgétaire adéquate pour le nouveau cadre permanent de dialogue politique et social ; relever 200 milliards le budget du ministère des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger afin de permettre à ce département de mieux faire face aux charges inhérentes au fonctionnement des ambassades ainsi qu’à celles liées aux infrastructures, etc.
Au terme de cette communication du ministre du budget, Dr Dansa Kourouma a, au nom de la société civile, soutenu que « le débat d’orientation budgétaire est une avancée, mais il est impuissant face aux problèmes du pays dont le manque de dialogue sur toutes les questions d’intérêt national », a-t-il lancé avant d’énumérer les aspects sociaux notamment l’amélioration des conditions de vie des guinéens, qui doit être aussi pris en compte.
MohamedNana Bangoura