Me Mohamed Traoré apporte son soutien au conseil de l’ordre des avocats de Guinée qui dénonce une immixtion du pouvoir exécutif dans le fonctionnement du judiciaire à propos de la révocation de la semi-liberté accordée à Abdoulaye Bah. L’avocat estime qu’il était temps pour le barreau de sortir de son silence. Il invite les magistrats à emboiter le pas aux avocats.
« La réaction du Barreau vient à point nommé. Il était temps qu’il sorte de son mutisme. Les avocats sont partout dans le monde les sentinelles de l’État de droit. Je pense que cette déclaration du Barreau apporte un poids supplémentaire aux dénonciations que nous avons faites par rapport aux décisions du directeur de l’Administration pénitentiaire. Aucun avocat ne doit se taire ou fermer les yeux sur cette atteinte grave à l’indépendance de la justice. À mon avis, même les magistrats auraient dû donner de la voix pour dénoncer cet état de fait. Il est vrai qu’ils sont astreints à un devoir de réserve mais cela ne leur enlève nullement la liberté d’expression qui leur est reconnue notamment par le statut des magistrats, surtout quand le fondement même de la justice, à savoir son indépendance, est en péril. Le Barreau et l’Association des magistrats ou un syndicat de magistrats (même s’il en existe pas pour le moment en Guinée) devraient prendre position sur ce genre de questions. Il est de l’intérêt de tout le monde que l’indépendance de la justice soit préservée et garantie», a-t-il martelé.
De l’avis de l’ancien bâtonnier : « même ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui doivent y veiller car ils pourraient avoir des ennuis judiciaires quand ils ne seront plus au pouvoir. C’est là qu’ils comprendront l’intérêt d’avoir une justice indépendante », a-t-il invité dans cet entretien.
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