PROPOSITIONS POUR UNE TRANSITION REUSSIE SUR LES QUESTIONS DE GOUVERNANCE ECONOMIQUE ET FINANCIERE POUR PLUS DE JUSTICE SOCIALE ET LES FONDEMENTS DE L’EMERGENCE ECONOMIQUE DANS NOTRE PAYS.
INTRODUCTION :
La prise du pouvoir par le Conseil National du Rassemblement et le Développement a donnée à notre une opportunité d’orienter les ressources crées en faveur de la majorité des guinéens.
Cependant, Aujourd’hui plus que jamais les défis importants sont à relever dans un contexte marqué par une demande sociale forte qui atteste l’impatience des Guinéens quant à l’amélioration de leurs conditions de vie grâce à des politiques publiques plus saines et mieux axées vers la lutte contre la pauvreté et le chômage, la corruption et le gaspillage des ressources publiques.
Cette nouvelle donne politique qui mobilise les énergies de toutes les tendances (économistes, politiques, acteurs de la société civile et observateurs de la vie publique etc.) et qui génère l’espoir d’un lendemain meilleur pour de millions de guinéens dans les villes et villages de notre pays a-t-elle des objectifs clairement identifiés dans un contexte économique et social difficile ? Ses objectifs économiques et sociaux peuvent être chiffrés ? Des moyens de mise en œuvre efficaces ? Un calendrier précis ? Des résultats à atteindre chiffrables?
Notre pays est à un tournant décisif de son histoire ; en effet, selon les données publiées par les autorités nationales et les partenaires techniques et financiers de notre pays (INS, PNUD, BM, FMI, ONGs, FONDATIONS …) le contexte économique et social est aujourd’hui marqué par une forte demande sociale qui s’explique par:
Les problèmes de gouvernance et de corruption chronique ;
De fortes inégalités économiques et sociales ;
Un taux de pauvreté atteignant les 53% de la population;
Un taux de chômage élevé plus de 60% des jeunes et des femmes;
Un taux de chômage de 72% de jeunes qui sortent de l’enseignement supérieur ;
La nécessité d’une hausse significative des ressources internes (Un taux de pression fiscale faible de 13% contre 18% en Moyenne régionale ) et une possible baisse de l’aide et emprunts extérieurs;
Des besoins importants en infrastructures de base;
De fortes demandes sociales en matière de santé et d’éducation ;
L’existence de la pandémie COVID-19 et Une classe politique divisée.
NECESSITE DE FIXER DES OBJECTIFS CLAIREMENT IDENTIFIES :
Ce qui invite les nouvelles autorités à proposer un programme économique et social, qui sera à la fois conjoncturel et structurel, à considérer comme défis majeurs dans l’atteinte des objectifs suivants :
La restructuration de l’administration ;
La réforme des mécanismes de passation des marchés et contrats publics de l’Etat ;
L’augmentation substantielle des ressources internes ;
La systématisation des contrôles et audits des agences, des collectivités et communautés ainsi que les départements ministériels ;
Une lutte acharnée contre la corruption endémique et l’enrichissement illicite;
La digitalisation des opérations de l’Etat ;
Les initiatives et programmes en faveur des jeunes et des femmes ;
Réduction des menaces internes et externes dans le domaine de la sécurité.
Une réforme est un ensemble de mesures apportant un changement significatif au rôle de l’Etat, ou à la structure ou au fonctionnement de son appareil administratif. La réforme à mener pendant cette période transitoire nécessite des mesures importantes (dimension quantitative), de changements importants (dimension qualitative nécessairement plus subjective) et doit avoir un impact à trois niveaux :
Sur le rôle de l’Etat (législative, les entreprises, structure et fonctionnement de appareil administratif)
Le contexte des réformes à mener est une donnée fondamentale (réalité d’ordre économique, d’ordre social, d’ordre idéologique et d’ordre scientifique)
La portée des réformes qui cherche à saisir l’objet proprement des mesures phares des réformes à entreprendre dans notre pays (niveau institutionnel, organisationnel, managérial, de la prestation de services et culturel)
DEFIS DE COURT ET MOYEN TERME :
A court et moyen terme les défis consistent sur plan économique et social à :
Mobiliser d’avantages de ressources internes pour faire face aux engagements politiques, économiques, sociaux et financiers.
Améliorer le panier de la ménagère ;
Favoriser la promotion d’une croissance forte et inclusive ;
Eradiquer la pandémie covid-19 et le virus Ebola;
Lutter contre la corruption, le clientélisme et le copinage ;
Réaliser l’unité des Guinéens pour éviter que l’élan du pays soit freiné par des querelles intestines interminables et politiques;
Porter le ratio recettes intérieures/PIB à 20% contre 13% aujourd’hui ;
Instaurer la gestion axée sur les résultats au niveau des départements ministériels, dans la gestion des projets et les agences.
Initier un programme de réduction significatif des inégalités sociales très fortes dans notre pays ;
Répartir équitablement les richesses créées.
Initier un programme ambitieux de logements sociaux ;
Améliorer le réseau routier, routes urbaines et rurales ;
Poursuivre le projet de construction de chemin de fer ;
Réduire significativement le taux de pauvreté et l’extrême pauvreté ;
Combattre le chômage massif des jeunes et des femmes à travers la réalisation des projets de création d’entreprises;
Favoriser le financement des infrastructures : la priorité à la construction des routes, dans les 4 régions naturelles ainsi que les pistes rurales ;
Financer l’Agrobusiness : renforcer l’agrobusiness à travers les chaînes de valeur et la hausse du budget alloué à l’agriculture et la qualité de la gouvernance.
La complexité des tâches et les exigences de temps exigeassent le choix des instruments mieux adaptés.
AVEC DES INSTRUMENTS D’ACTION A REVISER POUR L’ATTEINTE DES OBJECTIFS :
La revue de la littérature économique et financière récente et les données disponibles (FMI, BM, PNUD, Gouvernement de Guinée, ONGs, Fondations) permettent d’affirmer que les instruments de mise en œuvre de ce programme sont globalement connus.
Ainsi, sur plus d’une quarantaine d’instruments, 32 semblent essentiels pour l’atteinte des objectifs à savoir :
Mission d’Appui à la Mobilisation des Ressources Internes(MAMRI) 25 milliards ;
Mise en place à la présidence de la République d’une équipe restreinte hautement qualifiée et pluridisciplinaire pour coordonner et impulser les réformes ;
Les institutions de contrôle (Inspection générale d’Etat ; Inspection générale des finances ; Cours des comptes ; ANLC ; etc.) ;
L’Agence Nationale de Financement des Collectivités(ANAFIC) avec 15% des recettes minières affectées au développement des régions ;
L’Agence Nationale d’Inclusion Economique et Sociale (ANIES) ;
Le fond national de développement local (FNDL) ;
Le Fonds de développement des communes de Conakry(FODECCON);
La Facilité Elargie de Crédit(FEC) ;
Les investissements directs étrangers(IDE) particulièrement dans le secteur minier ;
Une certification pour les hommes et pour les femmes dans la fonction publique.
EN VUE D’ATTEINDRE DES RESULTATS ATTENDUS PAR LE PEUPLE :
A la fin de cette transition, à court et moyen terme, le peuple attend des résultats concrets dans les domaines suivants :
Le renforcement et l’indépendance des institutions de contrôle vis-à-vis du politique ;
Des résultats concrets sont réalisés en matière de lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics ;
la stabilité macroéconomique est maintenue dans la durée ;
un contrat social est mis en place qui permet de développer les investissements pour accroître l’égalité des chances pour tous dans notre pays ;
les enfants de ce pays ont un accès universel aux services de santé, au développement de la petite enfance, à l’éducation et à des infrastructures de base ;
les obstacles et contraintes qui empêchent la participation des femmes à la vie politique, économique et sociale de notre pays sont éliminés ;
Des investissements dans les instruments de protection sociale sont initiés;
le contenu des programmes sociaux est significativement amélioré pour réduire la pauvreté et le chômage ;
QUI FERONT L’OBJET D’UNE EVALUATION PENDANT ET APRES LA TRANSITION :
Qui sera essentiellement axée sur la capacité des autorités à produire les résultats dans les domaines suivants:
Capacité de mobilisation des ressources pour financer les dépenses essentielles de la transition (économique, sociale, politique etc ) ;
Sortir des millions de guinéens de la pauvreté et l’extrême pauvreté dans notre pays et Réussir une justice sociale pour tous ;
Ramener le taux le chômage des jeunes et femmes de 61% à 30% en 3 ans ;
Le taux d’accès à l’eau à 60% en 3ans ;
De milliers d’entreprises sont créées par an sur une période de 2 à 3 ans en faveur des jeunes et des femmes ;
Les résultats des évaluations ministérielles sont disponibles en fin d’année ;
Atteindre un taux d’accès à l’électricité dans les zones rurales de 3% à 40% sur les 3 prochaines années ;
Le taux de pression fiscale est passé de 13% à 20% en trois(3) ans ;
La croissance économique est inclusive et le revenu des 40% les plus pauvres de la population aura significativement progressé ;
Le secteur minier (élément essentiel de notre modèle de croissance) offre des perspectives de création de richesses aux pauvres et contribue effectivement à diversifier l’économie avec plus d’accent sur le secteur agricole ;
La digitalisation des opérations financières est une réalité ;
Ces performances recherchées nécessiteront des mesures d’envergure pour la réussite de la transition.
Cette politique qui sera évaluée sur les 3 prochaines années ; nécessitera des évaluations trimestrielles ou semestrielles de sa mise en œuvre avec la production d’un bilan à mi-parcours après la première année. Les prochains mois, nous l’espérons vivement, nous édifierons de l’impact réel de ces politiques sur l’amélioration des conditions de vie des 40% des plus pauvres de notre pays.
La réalisation de ces défis importants sera largement tributaire de la volonté politique et du leadership ainsi que de l’implication personnelle du Président de la République et du Premier Ministre dans ce contexte économique et social difficile.
CONDITIONS DE REUSSITE DE LA TRANSITION SUR LE PLAN ECONOMIQUE ET FINANCIER :
Cette nouvelle donne politique proposée par les patriotes dirigés par le CNRD, pour qu’elle soit une réalité dans notre pays, vivement que la volonté politique ainsi exprimée par la plus haute autorité soit traduite dans les faits par :
Une vision clairement exprimée de l’élite au plus haut niveau ;
L’absence de corruption à tous les niveaux des structures administratives ;
La priorité dans la lutte contre la fraude ;
Des fonctionnaires compétents et intègres ;
La notation des ministères et institutions ;
Le culte de l’excellence où la rémunération est basée sur les résultats et l’impact des actions menées par l’exécutif ;
Une égalité pour tous ;
Une politique basée sur la recherche permanente de la performance ;
La production des données fiables pour mesurer l’évolution effective de l’impact de la nouvelle politique.
Un Pays comme le Singapour sans ressources naturelles, avec un revenu par habitant qui était au moment de l’indépendance (années 1960), de 400 dollars/an est aujourd’hui passé à plus de 40mille dollars/an, plus riche que des pays occidentaux comme l’Allemagne, la France, le Luxembourg. Les fondements de cette éblouissante réussite sont dus essentiellement à l’application de ces valeurs dans la gestion des affaires publiques sous le leadership du chef de l’Etat.
Ces mesures à notre avis constituent un passage obligé pour inverser à court et moyen terme les faiblesses de la gouvernance dans ce pays depuis plusieurs décennies et instaurer une gestion vertueuse au bénéfice de tous les guinéens.
LE PEUPLE DE GUINEE MERITE PLUS DE JUSTICE SOCIALE ET LA PROSPERITE ECONOMIQUE :
Certes, la transformation économique d’un pays s’étale sur plusieurs décennies, mais des fondements essentiels d’une gestion vertueuse de la chose publique est possible dans deux ou trois ans et l’histoire économique et financière des PMA est là pour le démontrer. En effet, après plus de 60 ans de conseils, d’appuis techniques et financiers et assistance technique des institutions telles que le FMI, le PNUD et la BM, très peu de PMA depuis les indépendances connaissent des avancées économiques et sociales remarquables.
Cependant, le peuple de Guinée mérite plus de justice économique et sociale et l’échec du Gouvernement dans la mise en œuvre de cette politique sera difficilement compréhensif par le peuple car :
Les Instruments de mise en œuvre des politiques publiques annoncées pour une lutte efficace contre la pauvreté, le chômage et les inégalités sociales semblent adaptés et peuvent être efficaces s’ils sont bien utilisés;
La Volonté politique des autorités exprimée au plus haut niveau est une réalité;
La Crédibilité du pays auprès des investisseurs et la capacité des autorités à mobiliser les ressources nécessaires est fortement améliorée;
La Guinée est engagée dans une trajectoire de croissance économique forte (classé parmi le top 10 des pays à croissance forte dans les prochaines années) ;
La guinée a les moyens de sa politique de prospérités partagée (mines, agriculture, reformes fiscales, confiance des investisseurs) qui doit profiter aux 40% des plus pauvres de la population ;
La Conclusion des 5eme et 6eme revues avec le FMI (plus de possibilités de mobilisation des ressources et confiances des investisseurs renforcée) et
L’existence de près d’une dizaine d’institutions de contrôle.
Mamady condé/Economiste Bandjou bayo/Economiste