Prise en charge à la fonction publique en 2008 à la suite d’un concours national organisé le 13 novembre 2005, la promotion « Guinée 50 » s’insurge contre les mauvaises pratiques au sein de l’administration publique guinéenne.
A travers un entretien accordé à la presse, ce vendredi 12 novembre à Conakry, le porte- parole de la promotion « Guinée 50 », Mohamed Fatoumata Keita, a vigoureusement dénoncé l’absence de plan de carrière, le recyclage de fonctionnaires à la retraite et la politisation à outrance, au sein de l’administration publique guinéenne.
Dans le même entretien, celui-ci a invité le CNRD, à impliquer la promotion Guinée 50″ dans sa lutte, à l’effet d’assainir le fichier de la fonction publique.
« Il s’agit d’une crise institutionnelle au sein de l’administration publique guinéenne. On a été recruté sur la base d’un concours national en 2005. Les résultats sont tombés le 25 Août. Il a fallu qu’on se regroupe pour faire un plaidoyer pour notre affectation dans les services publics et pour notre prise en charge effective. C’est suite à ce plaidoyer que nous nous sommes constitués en une association de cadres de l’administration publique guinéenne, pour pouvoir défendre notre cause. L’objectif principal de notre promotion c’est de suivre la carrière professionnelle au sein de l’administration publique guinéenne. Mais il se trouve que comme nous avons fait une compétition pour intégrer la fonction publique, on comptait sur l’évaluation de la valeur au sein de l’administration publique. Mais malheureusement, il se révèle qu’après plus de 13 ans de travail, on constate qu’il n’y a pas un système efficace pour l’évaluation des cadres de l’administration publique pour la nomination à des postes de responsabilité. Cela est un disfonctionnement de l’administration publique guinéenne. Les grades et nominations passent par le copinage, les amitiés politiques, alors que les techniciens sont au sein des départements. Le plan de carrière n’est pas appliqué. Il y a des milliers de postes vacants. Il y a même le recyclage des retraités au sein de l’administration publique. Cela nous empêche d’évoluer en tant que jeunes. Ce sont des ministres et DRH qui sont complices de ce recyclage de fonctionnaires qui sont à la retraite. Ils détiennent de nouveaux matricules, dans l’administration ces vieux recyclés sont plus jeunes que nous les jeunes à partir de leurs matricules. Donc, pour accompagner le CNRD qui veut restructurer l’administration guinéenne, nous sollicitons notre implication pour assainir le fichier de la fonction publique. Que le CNRD travaille avec nous, c’est parce que nous avons la stratégie pour réussir l’assainissement du fichier de la fonction publique. On veut bien travailler avec le CNRD pour que les vieux cèdent la place aux jeunes et pour faire la promotion des compétences », a-t-il lancé.
A rappeler que la promotion « Guinée 50 » compte à ce jour 11 885 fonctionnaires en son sein.
Saidou Barry