La torture, ce phénomène qui a terni l’image des forces de défense et de sécurité est l’une des préoccupations majeures du président Doumbouya.
Dans son discours à l’occasion de la cérémonie de prestation de serment de plusieurs officiers de la gendarmerie, le dimanche dernier, Colonel Mamady Doumbouya, a exigé l’arrêt de cette pratique qui n’honore le pays.
Pour Me Foromo Frédéric Loua, président de l’ONG « Mêmes Droits pour Tous », cette sortie est un véritable motif de soulagement, d’encouragement, mais aussi une reconnaissance du travail abattu sur le terrain par les défenseurs des droits de l’homme depuis un certain nombre d’années.
« Le discours du président de la République va véritablement dans la bonne direction. Vous vous rappelez que depuis 10 ans maintenant, nous luttons contre la torture. La torture était une consubstantielle au fonctionnement de la chaîne pénale en Guinée il y a sous peu. La Guinée avait ratifié de la convention des nations unies contre la torture, mais aucun exercice n’avait été fait pour que cette convention ait une existence nationale. Ce n’était qu’à la faveur de la réforme judiciaire de 2016 sous la pression des ONGs, notamment MDT que cette convention a été intégrée, domestiquée dans le code pénal guinéen. Donc de nos jours, la torture est une infraction autonome en Guinée et elle est réprimée en tant que tel conformément à l’esprit de la convention que la Guinée a ratifiée. Vous conviendrez avec moi que la torture est une réalité en Guinée (…). Donc, nous avons dénoncé et nous avons même porté plainte contre la Guinée pour les actes de torture. Devant la cour de justice de la CEDEAO, la Guinée a été condamnée et aucune de ces décisions n’a été exécutée. Nous demandons aux autorités de continuer dans ce sens et de ratifier les autres protocoles aussi additionnels relatifs à la convention contre la torture, notamment le deuxième protocole relatif à la position de la peine de mort. Ce travail atténué, et nous voulons aussi que les actions rigoureuses soient entreprises contre les officiers de police qui prendraient la responsabilité d’aller à l’encontre de la loi et à l’encontre de l’orientation qu’a donnée hier le président de la République », a-t-il demandé au micro de mosaiqueguinee.com ce mardi 16 novembre 2021
Mama Adama Sylla