Décidément, les dirigeants de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tiennent mordus à leur décision. Réunis en sommet extraordinaire le week-end dernier à Accra, ils ont réitéré aux autorités guinéennes d’organiser les élections dans 6 mois, après le coup d’État renversant le régime Alpha Condé, le 5 septembre 2021.
Une décision qui ne fait pas l’unanimité chez le président de l’Union des Forces Démocratiques (UFD). D’après lui, beaucoup de choses manquent à la Guinée pour organiser les élections dans un si bref délai.
Mamadou Baadiko Bah, soutient que ce n’est pas un chef d’État démocratiquement élu sans aucune base légale qui pourra sortir la Guinée de l’ornière.
« Je ne sais vraiment pas quelle élection, la CEDEAO veut ? Dans un pays qui n’a pas de constitution, dans un pays qui a besoin de réformes institutionnelles, dans un pays qui n’a pas de fichier électoral acceptable, dans un pays d’organe indépendant d’organiser les élections qui soient acceptables également, donc on ne sait de quelle élection, il s’agit. Donc, la CEDEAO est en train de nous remettre un tout petit dans le schéma centrafricain. Cela veut dire qu’une fois les élections organisées, ce n’est pas un nouveau départ pour le pays, mais c’est plutôt sombrer dans le désordre, les disputes, les problèmes et des conflits. Et cela signifie que la transition aura résolu aucun problème. Et ce n’est pas un président élu et sans aucune base sérieuse sur le plan institutionnel et autres qui va réellement régler le problème de ce pays. On comprend que ce sont des positions de marchandage, ce qui est dramatique », a-t-il dit au cours d’une interview accordée à la rédaction de mosaiqueguinee.com ce lundi 8 novembre 2021.
Mama Adama Sylla