Dans une liste publiée lundi dans des médias et sur les réseaux sociaux, le domaine qu’occupe Aboubacar Soumah à Dixinn où se trouve d’ailleurs niché le siège de sa formation politique a été cité comme un domaine appartenant à l’État, donc, sommé à quitter les lieux.
Dans une interview fracassante qu’il a accordée à notre rédaction lundi soir 21 février 2022, l’ancien député dément les auteurs de cette liste et affirme n’avoir jamais été saisi par le CNRD à cet effet.
« Nous ne sommes pas concernés par ça. La liste qui circule sur les réseaux sociaux et annoncée par les grandes gueules ce matin, n’est pas une liste fiable, ni vérifiable ou sincère parce que, nous n’avons reçu ni une lettre d’invitation ou convocation, ni une lettre de sommation », a-t-il déclaré.
Selon l’ancien maire de la commune de Dixinn et actuel président du parti GDE, le domaine qu’il occupe était le siège de l’Ambassade de la Tanzanie, que son frère feu Général Lansana Conté a acheté.
« Moi je suis chez mon grand frère le Général Lansana Conté qui a acheté les lieux-là dans la main de la République Tanzanienne. C’est l’Ambassade de Tanzanie qui était là. Donc, c’était un territoire tanzanien et les documents en font foi. Il (Lansana Conté) a acheté, il a construit et il a été président de la République pendant 24 ans s’il vous plaît ! Donc, le fait que nous n’avons pas reçu une lettre d’invitation pour aller au camp, le fait que nous n’avons pas reçu comme les autres une lettre de sommation, je pense que la liste qui circule sur les réseaux sociaux dans laquelle il y a mon nom, n’est qu’une simple imagination politicienne pour nous amener à nous mettre en colère et puis faire des choses qui ne sont pas normales », a précisé l’ancien transfuge de l’UFDG.
Parlant de la récupération des domaines de l’État, Aboubacar Soumah invite le Comité National du Rassemblement pour le Développement à revoir sa manière de faire et à se baser sur la Loi.
« Je pense que le CNRD doit réviser sa manière de faire. Il faut que le CNRD s’attaque aux choses essentielles. Il ne faut pas essayer de divertir les gens sur des questions inutiles. Oui ! Il faut récupérer les biens de l’État, mais, la manière est meilleure. En matière de justice, la forme peut entamer de façon dangereuse le fond. Si le CNRD a promis au peuple de Guinée et à Dieu que la justice sera la boussole de son action, s’il constate qu’un domaine public est dans les mains d’une personne, ils n’ont qu’à s’adresser à la justice. Ainsi, il reviendra à la personne concernée et à la justice d’essayer de voir clair dans ce dossier. Ce n’est pas en sommant 24 heures, 48 heures, une semaine ou deux semaines aux individus de quitter les lieux. Je pense que ce n’est pas la meilleure manière, il faut changer », a-t-il conseillé.
Et Aboubacar Soumah de poursuivre en disant au CNRD de faire beaucoup attention pour ne pas créer ce qu’il qualifie de précédents inutiles.
« Les décrets qu’ils sont en train de mettre en cause, ce sont des décrets des présidents démocratiquement élus. C’est un précédent grave pour la Nation guinéenne. Aujourd’hui, eux (CNRD) ils ne sont ni légitimes ni légaux. Personne n’a voté pour eux. Ce n’est pas l’expression d’une volonté populaire qui les a amené là, c’est par la force des armes… Il faut faire très attention pour ne pas créer des précédents inutiles dans ce pays. Le CNRD doit s’occuper de l’essentiel. La transition se résume par l’organisation des élections. Ils n’ont qu’à nous donner la durée de cette transition, le chronogramme et la composition du CNRD… Je veux que Mamadi Doumbouya et son équipe révisent leur façon de faire. Il ne faut pas encore continuer à faire pleurer ce peuple », a conclu le président de GDE.
Mamadou Sagnane