Le ministre de l’administration du territoire peine à amener l’ANAD, le RPG et le FNDC autour de la table de concertations. Les choses achoppent au niveau du modèle de discussions certes, mas c’est davantage à cause de l’imbroglio dans la démarche de la junte qui désenchante tant les acteurs. Faire sans les partis politiques significatifs entamerait légitimement l’acte des concertations postule !
Lancées il y a quelques jours, en vue de la détermination entre autres de la durée et du contenu de la transition, les concertations entre le ministère de l’administration et les forces vives de la Nation se tiennent sans les partis politiques majeurs dont l’UFDG l’UFR et le RPG. Elles sont aussi boudées par le FNDC.
Si l’initiative de proposer la durée de la transition appartenait selon l’article 77 de la charte de la transition, concomitamment au CNRD et aux forces vives avait été appréciée comme innovante et rassurait de ce point de vue tous ceux qui craignaient une gestion solitaire de la transition par les seuls militaires, la confusion entretenue dans les discours de la junte au sujet du CNT qui avait été présenté comme devant désormais se pencher sur la durée que devait prendre la transition, a plutôt et finalement laissé douter la classe politique. Par-delà le front national de défense de la constitution. Alors même qu’il n’y a pas de raison expliquant la lourdeur par laquelle le CNRD se prend pour faire respecter cette disposition de la charte qu’ils ont eux-mêmes pourtant proposée au peuple de Guinée. Ul y a aussi dans la dissension des partis avec le CNRD un aspect qui relève de la réalité de la gestion politique : c’est bien la cohabitation de la junte avec la classe politique. Le CNRD a du mal à intégrer dans sa démarche qu’il est obligé de faire avec les politiques et tous les autres acteurs qui ont un calendrier hautement politique.
C’est donc moins le format des concertations qui fait rechigner la classe politique. C’est plus le manque criard de confiance qui a été entretenue au fur et à mesure de la transition marquée en grande partie, par le silence de la junte autour du chronogramme de la transition.
Quelle légitimité de l’acte qui découlera des concertations quand on sait qu’il sera récusé par une très grande partie de la classe politique et des acteurs de la société civile ? La junte gagnerait mieux en initiant une démarche plus inclusive. Cela passe par revoir le format des concertations en vue du retour de tous les acteurs autour de la table. Quant à la deadline de la Cédéao intimant à la junte la finalisation d’un document de chronogramme de la transition, celle-ci ne devait pas entamer la volonté du CNRD de renouer avec tout le monde pour vue que l’initiative s’inscrive dans la recherche de l’inclusivité. D’ailleurs l’organisation ouest-africaine comprendrait l’urgence et l’opportunité de laisser prospérer le dialogue.
Kabinet Fofana