Le colonel Amara Camara, secrétaire général de la présidence de Guinée, a accordé un entretien à France 24 depuis Conakry. Il assure que l’ex-président Alpha Condé, actuellement soigné en Turquie, « pourra revenir » en Guinée. La junte guinéenne au pouvoir suite à un putsch vient d’échapper une nouvelle fois aux sanctions dont la menaçait la Cédéao. Un report qui, selon Amara Camara, traduit une « meilleure compréhension de la situation guinéenne ».
Dans son communiqué daté du 4 juin, la Cédéao demande au pouvoir guinéen « la « finalisation d’un chronogramme de transition acceptable » et fixe au 3 juillet le prochain examen de la situation politique de ce pays. Le colonel Amara Camara, secrétaire général de la présidence de Guinée, réaffirme que la décision de faire une transition de 3 ans avant la remise du pouvoir aux civils est le fruit d’une réflexion collective. Il en appelle à la compréhension de la communauté régionale et internationale, tout en ajoutant que la Guinée n’est pas fermée à un dialogue sur la question.
Le colonel Amara Camara rejette les critiques sur l’absence de véritable dialogue avec les partis politiques. Il affirme que l’ancien président Alpha Condé est parti en Turquie pour des raisons médicales, mais qu’il reviendra pour faire face à la justice. Il note que l’ex-président est déjà allé aux Émirats arabes unis pour se soigner avant de revenir, ce qui signifie pour lui que l’ex-chef d’État reviendra de nouveau.
Il nie toute notion de chasse aux sorcières contre les opposants, comme Cellou Dalein Diallo parti hors du pays. Amara Camara promet que le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte guinéenne, respectera sa parole de ne pas se présenter aux futures élections, et qu’il ne compte pas rester au pouvoir en repoussant les scrutins ad vitam aeternam.
Mort d’un manifestant : « la lumière sera faite »
Le colonel Amara Camara a promis que « toute la lumière sera faite » sur la mort d’un jeune par balle en marge d’une manifestation contre la hausse du prix des carburants, le 1er juin, tandis qu’une enquête a été ouverte, quatre policiers et un gendarme interpellés.
Si « une mort est assez regrettable » selon le colonel, il estime que la hausse des prix du carburant provoquée par la guerre en Ukraine étant internationale , « ne pas faire de manifestations contre la hausse des prix du carburant est très souhaitable »
La mort du jeune homme survient tandis Conakry vient de rejeter la demande des Nations Unies de rétablir le droit de manifester, suite à la décision du Comité National du rassemblement pour le développement, (CNRD) le 13 mai de les interdire.
Avec France24