Célébrée chaque année, depuis le 16 juin 1991, la journée de l’enfant africain est institué par l’organisation de l’unité africaine après le massacre de centaines d’enfants lors d’une marche pour leurs droits à Soweto en Afrique du Sud.
En Guinée, cette célébration organisée par le ministère de la promotion féminine de l’enfance et des personnes vulnérables et la direction nationale de l’enfance, a eu lieu au palais du peuple ce jeudi 16 juin 2022 en présence des membres du parlement des enfants de Guinée, des institutions, des organisations de défense des droits des enfants et des membres du gouvernement.
« Éliminer les pratiques néfastes affectant les enfants progrès en matière de politiques et de pratiques depuis 2013 », c’est le thème choisi cette année.
L’occasion a été mise à profit pour lancer la campagne nationale de prévention des violences faites aux enfants par le ministère de la promotion féminine de l’enfance et des personnes vulnérables.
La présidente du parlement des enfants de Guinée, s’est exprimée au cours de cette célébration.
« Au regard du constat fait au quotidien, la recrudescence des violences faites aux enfants, notamment le viol doit interpeller notre conscience collective en vue d’un changement significatif de comportement au sein de nos communautés. Ce qui signifie l’adoption d’une nouvelle stratégie de prévention citoyenne et de plaidoyer pour l’application rigoureuse des textes de loi à l’endroit des auteurs des viols sur mineurs. C’est pourquoi, le parlement des Enfants de Guinée perçoit la lutte contre les violences à l’encontre des enfants, comme un véritable défi à relever. Et c’est tous ensemble, avec vous parents, autorités, partenaires, que nous parviendrons à relever ce défi. Ainsi, pour envisager notre avenir avec optimisme, organisons nous pour accéder, dans un élan de solidarité nationale, à la mise en place de cet environnement débarrassé de toutes formes de violences. Je réitère l’appel du parlement des enfants de Guinée à la responsabilité collective et à la mobilisation de chacun, pour débarrasser la Guinée de tout ce qui peut constituer des entraves à son développement harmonieux en lien avec les enfants », a plaidé Mariam Diallo.
La représentante adjointe de l’Unicef dans son allocution, n’a pas manqué de faire un constat sur les violences faites aux enfants avant de rappeler leur engagement pour soutenir les enfants de Guinée.
« Nous sommes heureux de constater que des progrès notables ont été accomplis… Selon les données des enquêtes de démographie et de santé, nous pouvons constater des progrès au niveau de l’abandon des mutilations génitales féminines concernant les jeunes filles âgées de 0 à 14 ans. Entre 2012 et 2018, le taux des MGF a chuté de 7%. Le taux de mariage d’enfants en Guinée a baissé de 30% entre 1992 et 2018, passant ainsi de 76% à 46%.L’augmentation de cas de viol et de violences sexuelles sur les mineures et les femmes signalés par les services de protection ; La non gratuité de la prise en charge des frais médicaux pour les victimes de violences sexuelles ; L’insuffisance des ressources nationales (budget) pour assurer la mise en œuvre complète des plans d’action pour l’abandon du mariage des enfants et des mutilations génitales féminines. Pour faire face à ces défis, je tiens à réitéré l’engagement de l’Unicef à accompagner le gouvernement, et notamment les services du ministère de la promotion féminine de l’enfance et des personnes vulnérables, pour soutenir les dispositifs de protection de l’enfance et ainsi favoriser les droits et le bien-être de chaque enfant en Guinée », a dit Christine Naré Kaboré.
Cette journée permet aux décideurs de faire un bilan, de réfléchir sur des actions à prendre pour éradiquer les violences faites aux enfants.
En Guinée, selon le secrétaire général du ministère de la promotion féminine de l’enfance et des personnes vulnérables, la situation est alarmante sur le cas des viols sur mineures.
« Cette journée célèbre la mémoire des écoliers innocents massacré à Soweto. Les États africains profitent de l’occasion pour faire le point de la situation des violations des droits de l’enfant et prendre des engagements pour assurer la protection des enfants. Partout dans le monde, les enfants sont exposés à des graves violations de leurs droits. Pour le cas spécifique de la Guinée, on constate la recrudescence exponentielle des violences. C’est pourquoi tout au long de ce mois un accent est mis sur l’engagement citoyen face aux violences faites aux enfants et garantir une sécurité en matière de respect des droits des enfants. Des actions significatives, à savoir le code de l’enfant qui a inscrit des sanctions pénales pour toutes formes de violences à l’encontre des enfants, l’adoption d’une politique nationale de protection et de bien-être être de l’enfant, l’élaboration d’un plan national de lutte contre les violences faites aux enfants. Je demande à cette occasion, le respect et la sauvegarde des droits des enfants. Le parlement des enfants de Guinée sera déployé dans tous le pays à travers la campagne nationale de prévention des violences faites aux enfants pour faire la situation de la violation des droits des enfants », a annoncé Yassy Roger Klonôh.
Aïssata Barry