Formés et abandonnés à eux-mêmes depuis près de 12 ans maintenant, les 1669 soldats formés au camp d’infanterie de Kissidougou continuent de végéter dans la nature, en attendant désespérément leur enrôlement.
Dans une interview accordée à notre rédaction le mardi 26 juillet, le porte-parole de ces candidats formés au maniement des armes, Senah Doré a formulé de nouveaux vœux auprès du CNRD – qui les a d’ailleurs libérés au lendemain de la prise de pouvoir le 5 septembre dernier- pour leur enrôlement au sein des effectifs de l’armée guinéenne.
« À travers un communiqué diffusé le jeudi dernier, nous avons appris qu’il y a un recrutement qui va démarrer le mois prochain. Nous pensons que c’est une très bonne chose, c’est ce que nous avons toujours voulu. Nous voulons dire au CNRD dont les membres sont nos frères, nos supérieurs et nos chefs, que nous sommes là et sommes à leur écoute. Nous tenons beaucoup à l’aboutissement de notre dossier parce que le métier de militaire est une passion pour nous. Nous ne l’avons pas aimé pour le matériel. C’est ce qui fait que nous sommes en attente depuis près de 12 ans maintenant. Nous avons fait la formation, les deux formations des deux centres différents. Nous voulons bien servir ce pays comme nos frères sont en train de le faire. Nous demandons aux autorités de penser au dossier Kissidougou. C’est vrai que nous avons beaucoup d’amis qui ont, soit voyagé, qui sont décédés ou qui ont même intégré d’autres métiers, mais ce qui est aussi une réalité, il y a bon nombre de soldats de Kissidougou qui restent encore en attente. Le dernier recensement après ma libération, faisait état de 753 soldats pour le moment », a-t-il expliqué.
Poursuivant, Senah Doré explique que lui et ses amis ont à cœur et n’ont pour seule ambition que de servir leur patrie. C’est pourquoi, a-t-il renchérit, ils espèrent que cet énième appel tombera dans de bonnes oreilles et que cette fois sera la bonne.
« Nous demandons aux autorités de penser au dossier Kissidougou. Nous sommes là, nous sommes leurs frères, leurs fils ou leurs subordonnés. Nous voulons servir avec eux parce que nous avons besoin que ce pays prospère, nous avons à cœur de défendre ce pays ensemble. C’est d’ailleurs ce qui nous a été donné comme formation. Si vous avez constaté, nous avons toujours observé la discipline, nous n’avons jamais accepté de sortir des rangs. Nos démarches ont toujours été pacifiques. C’est à travers cette même voie que nous venons encore vers eux pour qu’ils puissent jeter leur dévolu sur nous et nous accorder leur clémence afin de nous permettre d’être dans les rangs et sur le terrain », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, faut-il le rappeler, certains membres de cette cohorte ont été arrêtés en 2020, déportés au camp de Soronkoni à Kankan où ils auraient subi des actes de tortures avant leur déferrement à la maison centrale de Conakry. C’est le 7 septembre 2021 qu’ils ont recouvré leur liberté, deux jours après le coup d’Etat.
Enfin, le sieur Doré a remercié leur avocat Me Salifou pour leur défense contre pratiquement aucun franc.
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