L’ONG Femmes, Développement et Droits Humains en Guinée (F2DHG), a célébré ce vendredi 15 juillet 2022 en différé le mois de l’enfant sous le thème « Les enfants parlent de leurs droits ».
Un évènement qui a réuni des acteurs qui œuvrent pour la promotion et la protection des droits des enfants de Guinée à savoir la ministre de l’action sociale, la directrice de l’OPROGEM, la direction nationale de l’enfance, le président du tribunal pour enfants et des activistes qui défendent les droits des femmes.
Plusieurs partenaires accompagnent cette activité, notamment le groupe Comptoir Commercial Général, SAMGBM et la Fondation Antonio Souaré pour l’humanitaire.
« C’est le mois de l’Enfant 2022 que nous célébrons en différé en organisant un concours entre des enfants issus des 5 communes de la capitale. L’objectif est de sortir des jeunes leaders qui sont souvent dans les communes, dans les communautés, dans les écoles mais qui ne se découvrent pas. Nous voulons sortir les jeunes leaders et faire d’eux des ambassadeurs des droits des enfants. C’est la première édition que nous célébrons. Les candidats avaient la liberté de choisir leur genre. Ça pouvait être la poésie, ça pouvait être le slam. Selon leurs choix, les enfants se sont exprimés mais sur une thématique spécifique qui a beaucoup touché les enfants cette année. C’est le viol sur mineures qui s’est répandu. Nous avons constaté la recrudescence du chiffre. Mais nous voulons impliquer les enfants eux-mêmes. Les amener à parler de leurs problèmes. Je pense que quand les enfants eux-mêmes s’adressent aux autorités, aux parents ou aux différentes communautés, ça pourrait permettre de changer la donne. C’est pour cela que nous avons décidé d’impliquer les enfants eux-mêmes au lieu de parler à leur place », a dit Moussa Yéro Bah présidente de l’ONG F2DHG.
Aïcha Nanette Conté, ministre de l’action sociale, de la promotion féminine et des personnes vulnérables, estime que c’est le bon moment de rappeler les droits des enfants tout en luttant contre les violences qu’ils subissent surtout en cette période de vacances.
« Toute activité qui peut être faite pour les enfants ne saura être de trop. Donc qu’on les célèbre en différé ou maintenant, c’est surtout maintenant qu’il faut parler des enfants qu’il faut parler de la protection des enfants, qu’il faut parler des viols et des violences sur les enfants parce que nous sommes en période de vacances. Les enfants ne sont plus dans les cadres où ils étaient protégés où on pouvait dire, on attend les vacances pour faire ceci, pour faire cela. Ils sont livrés à eux-mêmes dans la plupart du temps dans les rues, dans les familles, dans les cours. Et s’il n’y a pas quelqu’un pour les protéger, s’il n’y a pas quelqu’un pour parler, rappeler aux parents que leurs devoirs est de veiller et protéger à tout instant les enfants mêmes s’ils sont adolescents. Tant qu’ils n’ont pas 18 ans pour pouvoir se protéger eux-mêmes, pour pouvoir prendre des bonnes décisions pour eux-mêmes nous devons veiller sur eux, nous devons les accompagner, les soutenir. Donc cet événement me réjouit à plus d’un titre. Parce que ça nous donne encore l’occasion de pouvoir interpeller, pouvoir protéger les enfants et dire à tous ceux qui se livrent aux violences contre les enfants que nous n’allons pas avoir de répit, nous n’allons pas dormir. Nous allons continuer à les traquer parce que la loi sera appliquée sur tous ceux qui seront retenus dans les liens de la justice en la matière », s’est-elle exprimée à cette occasion.
L’ Administratrice de la Fondation Paulette Kouadio-Miezan fait savoir que leur objectif est de lutter contre la pauvreté, assurer la protection des enfants et apporter une assistance aux personnes défavorisées.
Pendant cette journée, un concours, un panel sur les droits des enfants, du slam dédié uniquement aux viols sur mineures ont ponctué la rencontre.
« Pour cette première édition, c’est les 5 communes de Conakry qui sont concernées. On ne s’est pas étendue sur Kassa parce que nous sommes en saison pluvieuse. C’est risqué de faire traverser les enfants. Il y aura 2 lauréats. Les 2 premiers seront désignés comme les meilleurs ambassadeurs, mais tous les 5 enfants sont retenus comme des ambassadeurs. Il y aura des projets l’année prochaine pour aller dans leurs écoles, dans leurs communes, les mettre sur le devant de la scène. Eux-mêmes iront sensibiliser leurs communautés sur les problèmes que subissent les enfants. Ils auront des enveloppes différentes. Les deux premiers auront les enveloppes variant de 2.500.000 GNF à 2.000.000 GNF. Il y aura également des tablettes, des livres. Parce que c’est des enfants nous voulons qu’ils se forment », a ajouté Moussa Yéro Bah.
Aïssata Barry