La maison des jeunes de Kaporo, située dans la commune de Ratoma, a servi de cadre lundi 15 Août 2022, à une réunion de réjouissance, approuvant ainsi la proposition de mise en valeur de l’ancienne ferme de Kaporo, faite par l’opérateur économique Diallo Sadakadji.
Pour en parler, la rédaction de Mosaiqueguinee.com a rencontré Fodé Mohamed Soumah, autochtone du Bagataye et natif de Kaloum.
Mosaiqueguinee.com : Bonjour Honorable, la population de Kaporo s’est réunie en masse à la maison des jeunes le lundi 15 août 2022. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Fodé Mohamed Soumah : Il s’agissait de nous accorder sur le devenir du lieu-dit la Ferme qui pose des problèmes depuis la restitution au quartier après la 1ère République. J’ai été approché par les femmes puis les jeunes à mon domicile. J’ai demandé à élargir l’information d’une rencontre avec tout le monde à travers l’annonce à la mosquée et le porte-à-porte. Ce qui fut fait. Pour faire court, il y a un Kaporoka détenant des documents officiels sur le site et qui a un projet personnel d’envergure nationale et sous-régionale, auquel il voudrait associer les habitants à travers des propositions concrètes :
– L’aménagement d’une tribune et rendre le terrain de football réglementaire pour intégrer le championnat national ;
– La construction de 15 boutiques à répartir équitablement entre les femmes, les jeunes et les sages, sachant qu’elles deviendraient leurs propriétés à gérer eux-mêmes ;
– Une mosquée ;
– Une chambre froide pour la conservation de divers produits car nous sommes dans un village de pêcheurs ;
– Un centre artisanal d’autonomisation des femmes : couture, coiffure, teinture, techniques de conservation du poisson, saponification, etc.
Non seulement le tout devrait être construit dans un délai de 7 mois à compter du mois d’octobre, mais la main-d’œuvre locale devrait être privilégiée pendant les travaux et ensuite au niveau de la sécurité, du gardiennage et de l’entretien plus tard. Le deal est clair et doit précéder le projet personnel en question. Donc, que dire de plus, s’il n’y a pas une meilleure proposition ?
A la suite de la rencontre d’une forte délégation avec le Kountigui de la Basse Côte, il a délimité ledit périmètre avec des tôles pour le sécuriser mais ça a été détruit. Aujourd’hui, il y a d’autres personnes qui ont entrepris la construction d’une clôture en béton et parpaings, malgré une décision judiciaire qui ordonne l’arrêt des travaux. La volonté de rester dans le cadre légal a entrainé une délégation sur les lieux mais rien n’y fait, alors que notre démarche est d’éviter tout débordement de la population qui s’impatiente. C’est pourquoi, nous avons invité les médias lors de cette rencontre pour véhiculer l’information et interpeller les autorités, afin d’éviter des débordements perceptibles. En tant qu’autochtone du Bagataye et natif de Kaloum, je ne veux plus voir la violence à Kaporo qui a connu les gaz lacrymogènes, les arrestations et l’humiliation par le passé. Mon rêve est de voir mon quartier rayonner, capitaliser sa proximité avec le plateau de Koloma qui va accueillir les institutions, les Ambassades, le Palais présidentiel et je rêve d’une université qui ferait la jonction entre Gamal et ULC de Sonfonia. Kaporo a le destin de se transformer en un centre d’affaires pour ne plus être une zone décriée sans collège ni lycée. A l’origine c’était le centre de Conakry selon le plan directeur post-colonial et on y est presque. Enfin, j’interpelle les autorités autour de la phrase choc du Président de la transition : la justice sera la boussole de la gouvernance du CNRD. Kaporo a été généreux (plazza diamond, école française, PTT…. Il ne lui reste plus que la Ferme.
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