Il y a quelques fois où on a quelque mal à saisir l’impatience de la junte au pouvoir en Guinée d’entrer en conflit avec ses bonnes résolutions.
En témoigne un écheveau de faits, des plus banals aux plus ubuesques. Somme toute, exacerbant ses relations déjà conflictuelles avec ses partenaires, aussi bien au plan local qu’à l’international.
Les réactions parfois à l’emporte-pièce et des agissements à l’allure d’une mise à cloche des voix dissonantes, le tout teinté d’une bride de dédain, suscitent de réelles interrogations. Elles créent un fâcheux maelstrom.
Les sanctions prises contre la Guinée par la CEDEAO, lors de sa récente session extraordinaire à New-York, en marge de l’assemblée générale ordinaire de l’ONU, cela, incontestablement, due en grande partie aux répliques irrévérencieuses de mauvais goût de la part de hauts dirigeants insoupçonnés de ces agissements antiques et surannés, n’ont pas aidé à permettre aux autorités du pays, à se recentrer sur l’essentiel pour amenuiser les contradictions à l’interne. Tout au contraire ! En tout cas, ça en a tout l’air.
Elles sont plutôt perçues comme du néocolonialisme, plutôt comme de l’intimidation qui vise à imposer un diktat à un pays dont la souveraineté est abondamment proclamée à de pareilles occasions.
Le ministre porte-parole du gouvernement en séjour en Europe, vraisemblablement dans le but de contrer le matraquage médiatique de la presse occidentale contre son régime, a laissé entendre que son pays ne cèdera au dictat de qui que ce soit.
« Le chronogramme, c’est le contenu », a-t-il soutenu, en réponse à ceux qui protestent contre les 36 moins proposés comme délai de la transition.
Le premier ministre, pour sa part, dans un discours à l’opposé de son communiqué injurieux, qu’il a publié avant de se rendre à New-York, a laissé entendre, à la tribune des Nations Unies, pour un régime qui s’estime incompris ou caricaturé à souhait, que le recensement général de la population et de l’habitat, celui administratif à vocation d’état-civil, à l’effet de l’établissement d’un fichier propre, à eux seuls, devraient prendre deux ans, et l’organisation des élections, la dernière année.
A en croire le patron de la primature, ces deux recensements, sont un passage obligé pour l’établissement d’un fichier électoral consensuel.
Si le contraire est démontré, ce qui semble être la position de tous les partenaires, la junte au pouvoir pourrait alors s’en aller au bout d’un an.
Au cas échéant, c’est le doute légitime contre les girouettes politiques dont pourrait user la junte pour rallonger le plus longtemps la transition.
En effet, à l’absence d’un cadre de dialogue sincère, nul doute que les relations entre le pouvoir de Conakry et ses partenaires locaux assez atrabilaires, devraient davantage s’éroder. Et le pays restera sous la menace des sanctions plus sévères
On a l’impression qu’il se dessine le scénario seul contre tous, inimaginable, tout au début du règne de ces militaires, rythmé à l’époque d’espoir, d’euphorie et d’enthousiasme.
Mognouma