Au regard de la prolifération des cliniques clandestines et des pharmacies non agréées, la CRIEF a pris la décision de procéder à leur fermeture à partir de ce vendredi 16 septembre 2022 sur toute l’étendue du territoire national.
Une décision qui aux yeux de M’bany Sidibé est à reconsidérer dans la mesure où beaucoup de choses n’ont pas été prises en compte au préalable.
Pour le président de l’union pour la défense des consommateurs de Guinée, la plupart des villes reculées manquent de pharmacies et les centres de santé qui s’y trouvent peinent à répondre aux attentes de la population dans ce sens.
« Cela fait un bon moment que nous suivons les différentes communications des autorités dans le cadre de la réglementation des produits pharmaceutiques, mais ce qu’il faut déplorer, il y a beaucoup de préalables que le gouvernement n’a pas pris en compte. Nous avons fait des appels concernant le cas de l’intérieur. Vous savez, la plupart des préfectures et sous-préfectures n’ont pas de pharmacies et des centres de santé aussi. Il y a beaucoup de types de médicaments qui n’y existent pas. Et donc aujourd’hui, vouloir prendre des décisions comme celle-ci sans prendre en considération certains aspects, cela est à revoir. Quand vous prenez la loi pharmaceutique dans notre pays, vous vous rendez compte qu’il y a des types de médicaments non seulement le consommateur n’est pas informé alors qu’il devrait les avoir à un prix abordable et le gouvernement n’a pas communiqué sur les prix. Il fallait d’abord que les autorités nous disent quels sont les médicaments que le gouvernement subventionne et à quel coût. Ensuite, faire une campagne de sensibilisation pour envoyer l’ensemble des consommateurs vers les pharmacies et les centres de santé. Et enfin, catégoriser les types de médicaments qui doivent être vendus dans des boutiques. Quand vous prenez le grand Conakry, compte-tenu de la densité de la population, la plupart des gens vont dans les cliniques. Donc, il faut que les autorités essayent de voir et mettre en place des moyens et faire une concertation globale », a-t-il évoqué au cours d’une interview accordée à mosaiqueguinee.com ce vendredi 16 septembre 2022.
Mama Adama Sylla