En Guinée, le déficit d’enseignants se pose avec acuité dans les concessions scolaires, notamment dans les zones rurales.
Le ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation qui se dit pleinement engagé dans de profondes réformes pour corriger les dysfonctionnements qui ont entravé l’accès équitable à une éducation de qualité pour tous les enfants, a déclaré avoir pris des mesures pour répondre au défi lié à l’indisponibilité des enseignants qualifiés dans les salles de classe.
A la faveur d’une conférence de presse ce mardi 06 septembre, dans la salle de conférence de l’INRAP, Guillaume Hawing, a énuméré les nombreuses causes du déficit d’enseignants dans les écoles.
Il s’agit de : « la mauvaise répartition du personnel enseignant mis à la disposition du département, créant ainsi la pléthore par endroit et surtout dans les grands centres notamment à Conakry au détriment des zones rurales ; Le non recrutement de nouveaux enseignants depuis 2017, malgré les départs massifs à la retraite ; des cas de décès, de maladies invalidantes… ; La construction de nouvelles salles de classe par les communautés sans parfois respecter la carte scolaire notamment au niveau des collèges ; Le recrutement des enseignants non certifiés par le passé en lieu et place des enseignants professionnels. On s’est retrouvé avec des fonctionnaires pour faire face à cette situation », a-t-il énuméré.
Ainsi, poursuit Guillaume Hawing, il a été décidé à titre conservatoire de: sursoir à tout mouvement du personnel ;
Suspendre provisoirement certains postes de l’encadrement (secrétaire archiviste, conseiller à l’orientation, bibliothécaire etc.) ; Normaliser les effectifs au niveau des structures centrales et déconcentrées.
Dans la mise en application de mesures susmentionnées sur le terrain, des missions de redéploiement ont été envoyées dans les 8 inspections régionales de l’éducation, pour entre autres : identifier les cadres non-postés et les personnels excédentaires du niveau central et déconcentré ; identifier les besoins d’enseignants en situation de classe ; appuyer les IRE, DPE/DCE dans la réaffectation des cadres excédentaires; établir la liste actualisée des personnels enseignants par structure suite au redéploiement et remonter la liste des cas d’abandon de poste et de décès.
Au terme de cette première phase des travaux consacrés aux structures déconcentrées, écoles et établissements qui s’est étalée du Jeudi 11 au 21 Août 2022, le ministre précise que les résultats suivant ont été obtenus : 37 422 enseignants comme effectif théorique au niveau déconcentré réparti ainsi qu’il suit : 26 939 en situation de classe (17 534 au primaire et 9 405 au secondaire) et 10 483 pour le personnel d’encadrement (IRE, DCE/DPE ; DSEE, Direction d’école…)
3 458 enseignants excédentaires répartis comme suit : Personnel d’encadrement (1 525); Enseignants en situation de classe sous utilisés ou n’ayant pas de charge pédagogique (1 933) NB : Sur ces 3 458 enseignants excédentaires, on dénombre 1 018 inaptes : 251 qui vont faire valoir leur droit à la retraite au 31 Décembre 2022 ; 575 déclarés malades qui feront l’objet d’une vérification dans les jours à venir par le service santé scolaire ; 55 cas de décès ; 134 en situation d’abandon de poste. Ce qui nous amène à un total redéployable de 2 440 enseignants avec des mesures d’accompagnement (formation, dotation en guide pédagogique etc.)
De ce qui précède ajoute-t-il, « la mission de redéploiement a permis d’évaluer dans nos concessions scolaires, le besoin incompressible en enseignant pour la rentrée scolaire 2022-2023 à 15 801. Il est à préciser que ces besoins intègrent les contractuels communautaires », a conclu le ministre Hawing.
Alhassane Fofana