Il serait difficile de parler de la moralisation de la gestion de vie publique en Guinée dépourvue toute orthodoxie financière, sans jeter un coup d’œil dans le fonctionnement de la commission électorale nationale indépendante. C’est du moins le constat largement partagé dans l’opinion.
Reconnaissons-le, ce service, depuis sa création, a englouti des fortunes. Ses dirigeants successifs qui étaient des ordonnateurs exclusifs et trop jaloux de ce privilège, ont dépensé sans calculer. Le prétexte fallacieux derrière lequel on s’y abritait pour justifier ce fonctionnement, c’est de nous dire qu’une élection, c’est la qualité de l’organisation et non les dépenses qui sont faites, peu importe. Quel mufle !
Sans avoir la prétention de conclure à un détournement, il est cependant vrai, qu’il s’est passé des choses dans le cadre de l’exécution des dépenses qui amènent à douter. D’où logiquement l’injonction plutôt opportune et salutaire du très puissant et virevoltant ministre de la justice Charles Wright, à la juridiction compétente en la matière en vue d’apporter un phare d’éclaircissement sur toutes les dépenses.
Pour parler des dernières élections, la présidentielle qui a permis au Président déchu d’avoir son troisième mandat qui l’obsédait, de l’argent a aussi coulé certes, mais avec parcimonie. Cependant, les dépenses ne l’ont certainement pas été, proportionnellement.
« Pour ces élections qui ont été exclusivement financées par la Guinée, cela en raison de la méfiance qu’elles inspiraient aux partenaires et bailleurs de fonds traditionnels. A cet effet, la disponibilité des fonds n’a pas été faite comme ça a été le cas lors des précédentes consultations. Cependant, cela ne dédouane aucunement les ordonnateurs d’alors quant à une mauvaise gestion qui aurait été faite des ressources. Quand on y fouille, croyez-moi, on trouvera à reprocher au Président de l’institution qui est responsable de la qualité de ces dépenses », a expliqué un spécialiste des finances publiques.
Par ailleurs, cette poursuite contre Kabinet Cissé, Président de la CENI au moment des faits, est caricaturée par une certaine opinion comme étant une possible disgrâce de l’actuel Président du CNT, Dr. Dansa Kourouma, dont le soutien a été indispensable pour propulser à ce niveau de responsabilité un de ses plus grands amis.
Dossier à suivre !
Mognouma