Jamais dans l’histoire du Parlement guinéen, des législateurs ne s’étaient autant intéressés et consacrés plus de temps aux questions de gouvernance sectorielle des départements ministériels. Habituellement, c’était à l’occasion de l’examen d’un projet de loi qu’un Ministre était interpelé sur des questions concernant son département.
Le Conseil national de la transition sous le leadership de son Président, Dr Dansa KOUROUMA a décidé de rompre avec cette ancienne pratique et consacrer plus de temps aux débats de fonds sur les réalités de la gouvernance politique. C’est dans cette optique qu’il a initié des rencontres en plénière avec les chefs de départements pour débattre de toutes les questions qui minent leurs secteurs d’activités.
Les ministères en charge de l’éducation nationale ont été les premiers départements à se soumettre à l’exercice pour une période dépassant les 30 jours. L’occasion a été mise à profit pour passer au peigne fin le système éducatif guinéen.
À la lumière des débats très enrichissants, les conseillers nationaux ont formulé une quarantaine de recommandations destinées au gouvernement pour redorer le blason du système éducatif guinéen.
Pour rappel, cette opération s’inscrit dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de la feuille de route de la transition qui est l’une des cinq missions dévolues au CNT par la charte de la transition. L’ expérience de ce premier numéro a révélé toute la portée de la nouvelle approche du débat au Parlement. Trois grandes leçons sont à tirer de cette innovation.
Premièrement : c’est une opportunité pour faire avancer les politiques sectorielles des départements ministériels.
Deuxièmement : c’est un mécanisme qui permet d’évaluer les cadres portés à la tête de ces départements. Ce débat permet de comprendre leur niveau de maîtrise de la politique sectorielle du Gouvernement dont ils ont la charge de la mise en œuvre.
Troisièmement : ce débat sur la gouvernance sectorielle des départements est une opportunité d’identifier les vrais enjeux de développement pouvant aboutir à l’augmentation de l’allocation budgétaire pour l’exécution des politiques publiques.
Cette initiative du Conseil national de la transition a eu un écho favorable au sein de l’opinion publique. C’est pourquoi l’institution ne compte pas s’arrêter à mi-chemin. Elle a annoncé à travers son Président, qu’à la rentrée parlementaire prochaine, le CNT va reprendre l’exercice avec d’autres départements ministériels pour identifier les vrais problèmes en vue de trouver des solutions adéquates.
Zézé Pierre Guilavogui