C’est un document que l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) souhaite pour l’instant garder confidentiel : la Résolution sur les situations de crise, de sortie de crise et de consolidation de la paix dans l’espace francophone. Adopté à l’issue du 18e Sommet de la Francophonie, organisé les 19 et 20 novembre à Djerba en Tunisie, le texte évoque les différentes crises et conflits qui préoccupent la Francophonie. En exclusivité pour RFI, Clémentine Pawlotsky, du service Afrique, a pu consulter ce document de sept pages.
Parmi les théâtres de crise évoqués dans ce document : l’Est de la République démocratique du Congo. Les États-membres de la Francophonie condamnent « la recrudescence des violences commises contre les civils, les institutions et la Monusco… par le M23… et les nombreux groupes armés qui y demeurent actifs depuis plusieurs années ». Ils condamnent également « avec force tout soutien apporté à ces groupes », sans toutefois mentionner aucune entité ou pays, et rappellent que ces violences « affectent en premier lieu les femmes et les enfants ».
L’OIF pointe entre autres la responsabilité des Fama au Mali
Autre pays qui préoccupe la Francophonie : le Mali, sujet à deux coups d’État condamnés par l’OIF, celui du 18 août 2020 et celui du 24 mai 2021. Les États-membres se disent préoccupés « face à la détérioration rapide de la situation sécuritaire ». Ils pointent une « hausse significative des violations et atteintes aux droits de l’Homme » et déplorent « la multiplication des exactions commises à l’encontre des populations civiles par tous les groupes et forces armés en présence, notamment par les groupes extrémistes armés et par les forces de défense et de sécurité maliennes accompagnées de personnel militaire étranger », le tout dans un contexte d’« impunité persistante ».
La résolution revient également sur le « jeudi noir » au Tchad. Les États-membres de la Francophonie condamnent « fermement l’usage disproportionné de la force contre les civils lors des manifestations » du 20 octobre dernier.
Il est aussi question du coup d’État militaire du 24 janvier 2022 au Burkina Faso et de « la nouvelle prise de pouvoir par la force, perpétrée le 30 septembre 2022 par une partie de l’armée ». Sur ce point, la Francophonie exhorte « les autorités de transition à tout mettre en œuvre pour créer les conditions d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et démocratique dans un délai maximal de 24 mois à partir du 1er juillet 2022 ».
La situation en Guinée évoquée
Enfin, Le document ne manque pas non plus d’évoquer le putsch du 5 septembre 2021, mené en Guinée, par les officiers du CNRD. La Francophonie déplore, par ailleurs, « l’arrestation de personnalités politiques et de la société civile ces dernières semaines, ainsi que les violences ayant eu lieu lors de manifestations ».
Dans ce document, l’OIF réaffirme son attachement aux « valeurs de paix et de solidarité » et aux « droits et libertés fondamentaux ». L’organisation rappelle également ses engagements « à tout mettre en œuvre pour prévenir les situations de crises et de conflits […] à faciliter leur règlement pacifique » ou encore « à respecter les droits de l’homme, conditions essentielles à l’amélioration de la paix et de la sécurité au sein de l’espace francophone ».
RFI