Le procès du massacre du 28 septembre 2009, impliquant plusieurs dignitaires du CNDD dont le chef de la junte d’alors, s’est ouvert à Conakry depuis deux mois. Les avocats de l’ancien chef de la junte Capitaine Moussa Dadis Camara réclame la présence de l’ancien ministre de la défense nationale et numéro 2 Général Sékouba Konaté dans le box des accusés.
A en croire Le Pepe Antoine Lamah, le nom du général à la retraite Sékouba Konaté figure bel et bien dans l’ordonnance de renvoi au même titre que les autres accusés.
« A la page 38 de l’ordonnance de renvoi, le nom du Général Sékouba Konaté figure en bonne place au même titre que vous et le président Dadis comme étant des personnes qui auraient armé ces gens qui auraient commis ces crimes », a-t-il révélé, avant de demander au colonel Claude Pivi s’il ne trouvait pas injuste et incohérent que le général Sékouba Konaté ne soit pas dans le box des accusés pour « s’expliquer au même titre qu’eux » : « Si, ça m’étonne. Il devait être là », a laconiquement répondu l’accusé.
L’avocat de capitaine Moussa Dadis accuse la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) de s’être opposée à toutes les poursuites contre le Général Sékouba Konaté. Me Pépé va jusqu’à citer une ordonnance de refus d’informer : « Est-ce que vous savez que la FIDH était contre des poursuites engagées contre le Général Sékouba Konaté ? Il y a une ordonnance de refus d’informer qui figure au dossier de la procédure ». Et l’accusé Claude Pivi rétorque en ces termes : « cela est curieux quand-même ».
D’après lui, plusieurs autres éléments du camp de formation de Kaléah ont été incorporés dans l’armée après le démantèlement du camp. Il révèle également que la plupart de ces éléments ont été enrôlés à Sana, une localité de la Haute-Guinee: « une bonne partie de ces recrues de Kaléah a été retenue par le Général Sékouba Konaté après le démantèlement du camp de Kaléah. Savez-vous qu’une bonne partie de ces recrues a été incorporée dans l’armée et se trouve en grand nombre dans un corps que je ne veux pas dire ici ? Le moment venu, on le dira ; Ils sont en fonction. Ils ont été immatriculés et engagés dans l’armée. Alors, si c’était un recrutement maléfique, criminel comme on veut le faire croire ici, est-ce qu’on allait incorporer certains éléments de ces recrues dans l’armée et qui continuent à être opérationnelles aujourd’hui ?», a-t-il interrogé.
Et de demander à l’accusé : « Est-ce que vous n’avez pas entendu parler des 300 premières recrues venaient du village de Sékouba Konaté, Sana ? », Coplan répond qu’« effectivement plusieurs recrues du camp de Kaliah sont aujourd’hui dans l’armée ».
Le procès se poursuit ce mardi avec la suite de l’interrogatoire du Colonel Claude Pivi.
Alhassane Fofana