En marge de la 7e édition du Symposium Mines Guinée qui s’est tenue du 15 au 17 novembre à Conakry, Mosaiqueguinee.com, a tendu son micro à un spécialiste pour expliquer les enjeux d’une telle rencontre.
Mohamed Maléah Cissé de l’ONG action mines Guinée, a dit ce qu’il pense de cet événement, analysé le discours du ministre des mines et de la géologie, l’Organisation du symposium lui-même même en terme de force et de faiblesse et enfin les défis de l’événement.
Ce spécialiste s’est d’abord exprimé sur les atouts de la Guinée dans les Mines.
« La Guinée est un pays minier par excellence et cette richesse est caractérisée par son abondance que par sa diversité. Nous avons principalement 3 minerais en exploitation dont entre autres la bauxite, l’or et le fer sans compter les entreprises de carrières. Au total, nous avons une vingtaine de sociétés en phase d’exploitation et plus 60 en phase de développement. Les mines représentent pour l’Etat un secteur stratégique pour son économie compte tenu de sa contribution au PIB qui est de 20% à 30% des recettes publiques et 80% des exportations. Donc ce symposium mines Guinée qui est à sa 7ème édition est un espace d’échanges, de discussion et de partenariat entre les acteurs du monde minier. Pour l’Etat, c’est une occasion de vendre sa politique minière à travers l’amélioration du climat des affaires et les nouvelles réformes engagées devant plus de 900 personnes venues pour la circonstance et, pour les entreprises, c’est également une opportunité d’affaire et de visibilité », entame Mohamed Maléah Cissé avant de se prononcer sur l’allocution du ministre des mines à la cérémonie d’ouverture du symposium mines Guinée.
« A mon avis, son discours ne reflétait pas la réalité et est rempli de chiffres erronés. Par exemple quand il dit que c’est seulement sur la base des actions que détient l’Etat dans les entreprises, qu’on pourrait gagner un montant de 1,5 milliards de dollars sans autres taxes. C’est une erreur de calcul, non seulement ce ne sont pas toutes les entreprises que l’Etat détient 15% malgré que le code minier en parle et dans la fiscalité minière les dividendes représentent peu en terme de recettes. Son discours aussi n’offre pas de perspectives en terme d’avenir pour le secteur minier dans les années à venir », indique-t-il.
S’agissant de l’organisation du symposium, Mohamed Maléah Cissé dénombre quelques manquements que sont le retard dans le déroulement des sessions ou thématiques inscrites dans l’agenda des trois jours (du 15 au 17), les questions posées par les participants ne trouvaient aussi pas de réponse le plus souvent, dit-il.
Enfin, il invite les autorités à prendre en compte les recommandations formulées à l’issue de rencontre.
Le véritable défi d’une telle rencontre est la mise en œuvre des recommandations formulées car il est important de se trouver entre les acteurs pour diagnostiquer le secteur mais le plus important est la suite qu’on donne aux plaidoyers », dira Mohamed Maléah Cissé.
Al Hassan Djigué