Le ministère de l’agriculture à travers le Projet de Développement Agricole Intégré en Guinée (PDAIG), financé par le groupe de la banque mondiale a procédé à la remise des semences et des matériels d’étuvages à plusieurs agriculteurs et groupements de femmes organisés en coopératives ce mardi 29 novembre à Wamounou dans la sous-préfecture de Kolaboui. La remise de ces semences se fait après l’aménagement de la pleine de Batipon dans le Mokhofing. La cérémonie a connu une forte mobilisation des paysans, des autorités locales, la communauté villageoise et le comité de gestion du PDAIG à Kolaboui.
Après avoir rencontré les autorités municipales au siège de la mairie, la délégation a bénéficié d’un accueil chaleureux à Wamounou dans la zone d’intervention du projet par les représentants des différentes coopératives. La mission du PDAIG après les salutations d’usage a ainsi procédé à la répartition des kits d’étuvages aux 13 coopératives agricoles de la localité en présence du président de district et des sages de la localité. Il s’agit de :
- 39 bassines dont 3 par coopérative,
- 65 seaux sur 5
- 65 pelles sur 5
- 65 râteaux sur 5
- 39 bâches sur 3
- 130 vans sur 10
- 130 tamis sur 10
- 260 sacs vides sur 20
Ensuite la délégation a présenté 37 tonnes de semences de riz pour accompagner ces agriculteurs, contenant des variétés CK-43 d’une durée de trois mois avant la récolte et des CK-801 d’une durée de quatre mois avant la récolte. Elles seront données à 1038 bénéficiaires repartis dans les 15 villages qui composent le district de Sarabaya dans la sous-préfecture de Kolaboui.
Visiblement satisfaits, les bénéficiaires réunis au sein de ces coopératives ont exprimé leur joie. Aïssatou Diallo de la coopérative Mounafangni a au nom de toutes les coopératives dit leur satisfaction depuis que le projet PDAIG a démarré ses interventions dans leur localité.
« L’arrivée du PDAIG est une grande satisfaction pour nous, leur équipe de supervision locales sur place est toujours présente sur le terrain avec nous pour nous accompagner, nous avons eu beaucoup de bénéfices, ce projet nous a permis d’avoir des daleaux, des ponts et des digues, et chaque année nous percevons des semences pour faire la riziculture. L’arrivée de ses matériels d’étuvages là va aussi nous permettre d’accroître nos rendements », affirme-t-elle.
Le projet PDAIG intervient dans cette collectivité depuis plusieurs années. A Wamounou, dans un autre volet qui est la pisciculture, il a réalisé un étang de près de 20 mètres carrés avec une profondeur de 5 mètres en l’approvisionnant en poisson depuis 2020. L’objectif est de satisfaire les besoins de la communauté. Aboubacar Camara, président du groupement Diama Kagnin est responsable de l’étang.
« Nous sommes très satisfaits depuis qu’on a reçu cet étang avec le projet PDAIG. Pour la première saison, on a pu avoir trois sacs de poissons, mais on pouvait avoir plus que ça, mais faute d’insuffisance d’équipements on a stoppé la pêche. Ce projet a permis à d’autres membres du groupement de s’inspirer de ce projet pour en faire dans d’autres collectivités. Aujourd’hui, nous demandons au PDAIG de nous aider à avoir des motopompes et des brouettes pour faciliter l’acheminement des poissons pêchés et aussi nous doter des matériels de pêches pour faciliter le travail », a-t-il sollicité.
En réponse, la mission de ce projet du groupe de la banque mondiale a dit avoir pris bonne note de toutes les préoccupations soulevées par les communautés.
La dernière étape fût la visite du site agricole de la pleine de Batipon situé à Wamounou dans le district de Sarabaya, bâti sur plusieurs milliers d’hectares quasiment aménagé.
Mariam Altine Mahamane Agro-économiste principale à la mission résidente de la banque mondiale et chargée du projet PDAIG et PDACG a expliqué l’évolution des travaux d’aménagement de la digue, dont le but est de maîtriser l’irrigation pour permettre la culture de contre saison avant de faire une revue des différentes activités déjà réalisées par le projet depuis le démarrage du projet.
« Nous sommes sur un site financé par le Projet de Développement de l’Agriculture Intégré en Guinée et c’est l’aménagement de la plaine de Batipon qui fait 1100 hectares. Cet ouvrage va toucher 32 bénéficiaires directs, et potentiellement plus de 7 mille ménages. Au cours de cette mission, nous avons profité pour voir plusieurs autres actions réalisées par le projet financé dans cette zone, notamment les plateformes de transformations de riz, la remise des kits d’étuvages à 13 groupements bénéficiaires de Wamounou mais aussi l’empoisonnement de plans d’eau. Donc au cours des missions d’appui de mise en œuvre, c’est de voir les progrès réalisés, d’identifier aussi les défis décisionnels et opérationnels, de formuler les recommandations pour améliorer la mise en œuvre de ce projet. L’échange avec les bénéficiaires nous permet d’avoir de meilleures appréciations des réalisations sur le terrain, de mieux prendre en compte leur préoccupation dans la poursuite de la mise en œuvre de ce projet. C’est un projet étalé sur 5 ans, déjà il est à sa 4eme année, maintenant on a écouté les bénéficiaires, il y a des acquis, maintenant le défis on va discuter avec le gouvernement pour consolider et rédiger les acquis, pour les bénéficiaires qui souhaitent que le projet soit prolongé et pour ça je ne pourrai vous répondre maintenant, ce sera de commun accord avec le gouvernement Guinéen », a-t-elle fait savoir.
Après avoir évalué le niveau d’’avancement des travaux d’aménagement de la pleine de Batipon, Ibrahima Sambegou Gassama coordonnateur du projet au compte du ministère de l’agriculture se dit comblé
« Globalement, nous sommes à un niveau de mise en œuvre assez satisfaisant au regard des résultats qui sont déjà obtenus. Le projet est étalé sur trois volets, un volet infrastructure et hydraulique notamment les aménagements agricoles pour un objectif de 3 mille hectares à Boké, en moyenne Guinée et en haute Guinée, l’essentiel est que les travaux sont lancés et sont avancés à plus de 70% ; certains sites sont déjà réceptionnés, le second volet, c’est l’accompagnement technique et l’accès au marché, tout ce qui concerne la commercialisation et la mise sur le marché des produits agricoles et l’accompagnement technique des producteurs en matière d’itinérants techniques, en matière de transformations des produits. Le troisième volet, c’est le financement des investissements qui est un peu de donner des subventions aux entrepreneurs sous forme de plan d’affaires. L’objectif visé, c’est de faciliter l’accès au marché des produits agricoles, améliorer les rendements dans les zones de production, une bonne utilisation des intrants et une augmentation de volume du produit commercialisable au lieu que ça soit une agriculture de subsistance », a-t-il dit.
L’aménagement de la pleine de Batipon bien qu’il soit à 70% de réalisations des travaux, la culture de contre saison semble être déjà maîtrisé. Beaucoup d’agriculteurs sont sur leur deuxième champs de riz après la fin des premières récoltes.
Seydouba Bangoura