Des familles qui vivent depuis 30 ans à la cité Camayenne, sont obligés de libérer les lieux d’ici le 25 décembre 2022.
C’est la Direction Générale du patrimoine bâti qui a d’adressé un préavis à ces dizaines de familles habitant à la Cité Camayenne Cameroun, dans la commune de Dixinn.
N’Famory Touré, ancien conseiller au ministère des Sports concerné par cette situation, se demande sur quel pied danser.
« On parlait de la corniche nord derrière le camp Boiro, de la cité ministérielle, des domaines publics maritimes. Et c’est seulement le communiqué d’hier qui concerne la cité Camayenne Cameroun. Donc on ne s’est jamais senti concerné parce qu’on n’a jamais reçu un papier écrit. Parce que au patrimoine bâti, nos noms sont cités en 3ème position. La première, celle qui est retenue au niveau du patrimoine bâti c’est les numéros du bâtiment, puis Camayenne Cameroun, commune de Dixinn. C’est en fonction de ça qu’on répertorie pour savoir c’est vous qui occupez la maison ou quelqu’un d’autre. Donc, si on ne reçoit pas un papier qui a cette forme, nous ne nous sentons pas concernés…Donc on pense qu’il y a un déni de la personne humaine qui est dans ce cas de figure. Donc nous, nous sollicitons toujours la magnanimité du président de la République mais aussi du CNRD. Et en aucun moment nous ne braverons l’Etat », a-t-il expliqué.
« Nous sommes conscient que nous occupons des bâtiments de l’État. Nous avons été surtout déçus de le mettre dans le contexte des maisons ou des bâtiments spoliés. Or les habitants de cette cité sont à 80% des fonctionnaires, ils ont un contrat certes ils n’ont pas de titre foncier, ils ont un contrat signé avec le patrimoine bâti publique, ils s’acquittent. Nous avons nos enfants qui sont à l’école primaire ici qui seront impactés. Nous avons nos jeunes filles, au moins une centaine qui suivent des cours à l’ex Fondis pour leur réinsertion socioprofessionnelle dans divers domaines, notamment en couture, la coiffure et bien d’autres. Nous avons l’école primaire de Pipi qu’on appelle Mama Émile. Donc sérieusement c’est un aspect qui n’a pas été remonté au CNRD. En plus des écoles primaires qui sont dans les quartiers, vous avez ceux qui sont à un niveau supérieur qui suivent les cours au lycée du 2 août, au collège de Coléah ou à Koumandian Keïta. Donc en pareille circonstance, nous sommes complètement désemparés. Si des gens vous disent qu’un déguerpissement en pleine année arrange les gens, on vous aura menti », a laissé entendre N’Famory Touré qui vit dans cette cité depuis plus de 10 ans.
Le patrimoine bâti a d’ailleurs proposé un montant de 10.000.000 GNF par maison, mais un montant qui a été rejeté par ces familles.
Certains bâtiments libérés par les citoyens au mois d’avril, seraient en train d’être occupés par des cadres et responsables de la transition, selon nos informations.
Aïssata Barry