Enfin, celui dont le témoignage était le plus attendu dans ce procès du massacre du 28 septembre 2009 a bien comparu ce lundi 12 décembre 2022.
Comme on pouvait s’y attendre, Moussa Dadis Camara a plaidé non coupable pour des faits qui lui sont reprochés.
Comme on pouvait s’y attendre également, l’ancien putschiste a rappelé au triste souvenir des Guinéens, ses Dadis shows qui ont fait sa réputation et sa célébrité qui a laissé un goût amer dans l’opinion.
Pendant 5 heures d’horloges, le Président du CNDD a tenu en haleine l’opinion, non pas dans la narration des faits qu’il sait du 28 Septembre, mais plutôt dans la justification, l’explication et dans la victimisation. Une stratégie surement dictée par ses conseils qu’on pouvait remarquer, en des moments, très peu comblés, mais souvent gênés par les errements de leur client connu insaisissable. L’image renvoyée n’est pas honorable. Pas du tout, à tout point de vue.
Dans son show qui a plus déridé qu’édifier, Dadis Camara révèle qu’il a été victime d’un complot ourdi par les anciens présidents Alpha Condé et Sékouba Konaté, un complot exécuté par Toumba Diakité. Il révèlera aussi que les mêmes personnes étaient aux manœuvres d’un complot d’élimination physique de Cellou Dalein Diallo, qui selon lui a gagné les élections de 2010. Il a oublié, qu’il a soutenu la candidature d’Alpha Condé à cette élection et a salué la victoire de celui-ci. Que d’hallucinations. Sauf que tout cela, raconté avec pleins d’hallucinations, ne pourrait influencer l’opinion qui soupçonne l’homme du coup d’Etat contre Lansana Conté, d’être celui qui a planifié et fait exécuter cette forfaiture.
Parlant du 28 septembre, pas grand-chose, si non que de vouloir démontrer que c’est Toumba, lui seul, l’assassin, qui a tué les opposants et violé les femmes.
Mais bon, les débats et les confrontations devraient nous permettre d’en savoir plus.
Sauf que les conseils ont décidé que leur client épouse le silence, à défaut, choisir les questions à répondre.
C’est une posture difficile à assumer par l’homme connu pour ses réactions impromptues.
Le passage de Dadis inspire que rien n’est éternel et qu’aucun crime ne restera impuni.
Mognouma