Réagissant à son tour à la décision du président de la transition d’offrir la totalité de sa moisson aux cantines scolaires, le secrétaire général du Syndicat National de l’Éducation (SNE), s’appuyant sur les réalités du système éducatif guinéen, a déclaré qu’offrir un repas quotidien à l’école signifie non seulement une meilleure nutrition et une meilleure santé, mais aussi un meilleur accès à l’éducation et de meilleurs résultats scolaires.
« Si le président de la transition décide d’offrir toute sa moisson et la moitié de celles des membres du gouvernement aux cantines scolaires, cela constitue un geste humanitaire d’une grande portée en faveur des élèves issus des populations précaires. Car, qui mange bien pense bien. Et ventre affamé n’a point d’oreille, a-t-on coutume de le dire », a-t-il indiqué.
Michel Pépé Balamou estime d’ailleurs que beaucoup d’abandons, de déperditions et de décrochages scolaires des élèves s’expliquent par endroit, par le fait que certains élèves viennent souvent à l’école sans avoir pris un petit-déjeuner à la maison.
« Cela impacte négativement sur leur niveau de motivation et d’acquisition de compétences pendant les cours », a-t-il relevé.
Cependant, la crainte du SNE, ajoute-t-il, réside dans la gestion rationnelle et efficiente de ces dons qui risquent d’être détournés pour satisfaire des intérêts personnels ou de se retrouver sur le marché noir ou parallèle comme c’est le cas des manuels scolaires qu’on retrouve plus dans les librairies par terre que dans les bibliothèques scolaires presqu’inexistantes, prévient le leader syndical.
Il a également dénoncé la mauvaise gestion des cantines scolaires, dont certaines sont non opérationnelles, puisque les institutions internationales qui les finançaient sont découragées du comportement des gestionnaires.
C’est pourquoi, il a sollicité des autorités de procédé en amont à un état des lieux avant toute action de distribution de ces dons sur le terrain, au risque de procéder à la politique d’engraissement des bergers et de dépérissement des brebis.
Enfin, Michel Pépé, pense qu’il serait aussi nécessaire de les revendre et orienter les ressources financières issues de cette vente dans l’achat et la distribution de fournitures scolaires pour les élèves issues de familles précaires et ce à la veille de la rentrée scolaire 2023-2024.
Alhassane Fofana