En Guinée, les violences faites aux femmes et filles s’accroissent d’année en année.
L’accès à une justice demeure incertain pour les nombreuses victimes qui ne sont pas protégées face à la stigmatisation sociale, en dépit de plusieurs décennies d’efforts.
Les travaux de la première concertation des hommes sur la masculinité positive pour mettre fin aux violences contre les femmes et les filles en République de Guinée ont été lancés à cet effet, ce mercredi 7 décembre, à Conakry.
La rencontre a connu la participation de plusieurs leaders d’opinion, des décideurs, d’acteurs de la société civile, des religieux, et des sages qui, à travers des panels, ont apporté des pistes de solution, en ce qui concerne l’implication des hommes dans l’éradication du phénomène en Guinée.
D’entrée, le représentant du haut commissariat des nations unies au droit de l’homme en Guinée, a indiqué que la démarche vise à mettre en avant le leadership des hommes dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Patrice Vahart précise qu’il s’agit d’un phénomène qui met en scène deux principaux acteurs.
« La principale victimes, c’est la femme et la fille, et le principal acteur, c’est l’homme, le garçon. C’est une réalité de notre société que nous pouvons changer c’est ça l’essence de la masculinité positive, c’est-à-dire avoir des garçons et des hommes capables de changer d’attitude, de comportement pour servir d’exemples et dire non à la violence comme forme d’expression avec la femme. Les comportements que nous devons avoir vis-à-vis de nos filles, nos enfants, nos sœurs, nos épouses nos filles peuvent changer, infléchir positivement la tendance, hélas, non enviable du viol et des violences à l’encontre des femmes. C’est cela la masculinité positive », a-t-il expliqué.
Au-delà des textes de loi, des discours et des déclarations, Patrice Vahart estime que l’ensemble des acteurs engagés dans cette lutte doivent passer aux actes au sein des familles d’abord.
« La plupart du temps lorsqu’on parle de viol, de violences, c’est dans la famille, dans l’entourage immédiat des victimes, principalement des femmes et des filles mais aussi des garçons. C’est dans la famille que ça se passe », a-t-il ajouté.
S’exprimant au nom des panelistes, la journaliste Moussa Yero Bah a laissé entendre que ce cadre de concertation sur la masculinité positive constitue un top départ de l’implication réelle des hommes dans la lutte contre les violences basées sur le genre en Guinée.
Elle a mis l’occasion à profit pour inviter le président du CNT à veiller à l’application des lois en votant d’autres qui vont dans le sens du durcissement des peines concernant les cas des violences faites aux femmes.
« On a constaté qu’il y a un certain laxisme qui fait que cette impunité qui est encadrée encourage le crime, encourage les différents cas de viol, les différentes violences que subissent les femmes (…) Il faudrait que chaque homme se sente concerner par le combat des violences faites aux femmes », a-t-elle ajouté, avant sollicité la pérennisation d’une telle initiative.
Prenant la parole, le président du CNT Dr Dansa Kourouma a indiqué que parler de la masculinité revient à amener l’ensemble de la société à une prise de conscience contre les violences conjugales et à briser les barrières culturelles ou traditionnelles à l’autonomisation de la femme et à l’amélioration du bien-être de la famille.
Enfin Dr Dansa Kourouma a assuré qu’il ne mangera aucun effort, au niveau du CNT, pour soumettre dans la rédaction de la nouvelle Constitution, des amendements et autres lois qui devront être proposés pour expliquer et renforcer la parité entre hommes et femmes.
Alhassane Fofana