Ce mercredi 4 janvier 2023, il ne reste que des amas de gravats à la cité Cameroun et à la paillote où les machines en action depuis le 1er janvier ont tout rasé.
Mariam Condé, mère de 7 enfants, trouvée en train de laver des habits au bord de la route, à laissé entendre qu’elle passe désormais la nuit à la belle étoile avec les enfants, après la démolition de la maison où elle vivait avec sa famille depuis plusieurs années.
Dans l’inquiétude, elle déclare qu’ils ont été jetés dehors comme des malpropres par le président de la transition.
« Ils sont venus nous faire sortir comme des animaux. Doumbouya nous a jeté au dehors comme de la viande. Ils sont venus hier avec les machines sans même nous prévenir et ils ont démoli nos maisons. Même 1 franc, ils n’ont pas donné. Mon beau père était un militaire c’était sa maison et la vieille qui avait fait une crise ici c’est ma belle mère. Donc, chaque fin du mois on payait le loyer au niveau du gouvernorat. Je dors à la belle étoile avec mes 7 enfants. Nous demandons aux autorités de nous venir en aide même si c’est le transport pour que nous quittions dans la rue », a-t-elle plaidé.
Du côté de la cité Cameroun, là, il y eu un préavis, mais du côté du secteur 1 selon les citoyens ils n’ont pas été averti. Ce sont des citoyens guinéens qui ont servi ce pays qui habitaient ces lieux donc ils devraient être déguerpi de la bonne manière déclare cette autre victime.
« Lansana Conté n’a pas fait en son temps, Alpha Condé aussi. Mais Doumbouya, lui il est venu nous faire sortir en démolissant nos maisons. On laisse pour nous à Dieu. C’est un domaine de l’Etat on ne le nie pas. Mais il fallait déguerpir les gens de la bonne manière. Venir faire sortir les gens comme si ce n’était pas des citoyens guinéens, cela n’est pas bon. Ce sont des fonctionnaires de l’Etat ou leurs familles qui étaient dans ces maisons. Préférer des libanais que ses propres citoyens, cela est déplorable. Les enfants sont à l’école, comment ils vont étudier maintenant ? C’est ce qui veut dire qu’ils ont perdu l’année. Doumbouya est venu nous faire pleurer. Nous sommes vraiment inquiets », a confié M’mah Touré.
Un neveu de feu Papa Kouyaté qui avait fait un bon moment avec Miriam Makeba, vivait aussi à la paillote. Aujourd’hui, il se demande où aller avec sa famille
« Depuis 1962, mon oncle feu Papa Kouyaté vivait ici. Ils sont venus nous faire sortir sans préavis. Même si tu es en location on te donne un préavis de trois mois c’est vraiment malheureux et triste. Nous étions beaucoup d’artistes à la paillote ici avec nos familles. Nous avons perdu nos objets. C’est vraiment malheureux pour ce pays. Des gens ont passé la nuit au terrain tout prêt du siège du PUP », s’est exprimé Doumbouya Kabinet.
Comme un adage le dit, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Des jeunes profitent de l’occasion pour venir ramasser les fers, les bois et les tôles pour aller revendre.
Aïssata Barry