C’est la grande interrogation qu’il faut avoir aujourd’hui, après avoir écouté le leader du PEDN en marge de l’Assemblée générale de son parti ce samedi 11 février 2023, affirmant qu’« on va passer le temps à manifester, à envoyer les gens à l’abattoir ? Pourquoi ça ? » La question mérite d’être posée, d’autant plus que la personnalité portant cette logique de répression de manifestations qui reste pourtant un droit inviolable à été premier ministre dans ce pays.
Un tel discours ne saurait être digne de celui qui est arrivé à la primature à la suite d’une grogne sociale qui s’est soldée par des dizaines de morts et des centaines de blessés il y a de cela une dizaine d’années. C’est d’autant plus abject que ce monsieur fût un haut fonctionnaire dans plusieurs institutions internationales. Ça paraît plus incongru que celui qui a été a un certain moment à la tête des manifestations pour le respect des textes et des droits des citoyen.nes. puisse se permettre de telles sorties de pistes. C’est aussi insensé que cela vienne d’un leader politique de sa trempe aspirant à gouverner notre pays un jour.
Oui, Lansana Kouyaté peut trouver inopportun, ni responsable de tenir une manifestation puisqu’il pense être dans les bonnes grâces de la junte militaire au pouvoir. Mais, c’est stupide à la limite cruelle que cela l’amène à banaliser la vie des concitoyens voulant exercer un droit consacré par la charte de la transition en son article 8, mais également dans les conventions et traités souscrits par la Guinée. C’est irresponsable de penser que cet espace d’expression que nous offrent les lois soient considérés comme un abattoir par un citoyen qui prétendument se faire appeler leader politique. A mon sens, un leader politique doit partager sa vision de l’avenir, mais donner confiance aux citoyen.nes qu’il aspire gouverner pour mieux préparer les défis de demain.
Il est important de dire au sieur Lansana Kouyaté que les guinéen.nes ont besoin de quelqu’un qui est capable de guider, d’influencer et d’inspirer dans la défense des valeurs et des acquis démocratiques, mais pas d’un prédateur des libertés.
Wassalam !
#TransitionMandatMaara
Abdoulaye Oumou Sow
Journaliste/Blogueur
Responsable communication du FNDC