L’interrogatoire sur le fond de l’adjudant-chef Moriba Camara, accusé d’avoir ôté la vie au jeune élève Thierno Mamadou Diallo, en juin 2022 a pris fin à travers la comparution de la partie civile à l’audience criminelle du tribunal de première instance de Dixinn, ce lundi 27 février 2023.
Dans sa déposition, le frère aîné de la victime, Issiagha Diallo a révélé à la barre que le défunt Thierno Mamadou Diallo, fauché à la fleur de l’âge était un élève brillant tant à l’école française qu’à l’école coranique. « C’est un intellectuel qui pouvait faire beaucoup pour le pays (…). Le ramadan passé, c’est lui qui faisait prier dans le quartier à 19 ans. Il est loin d’un délinquant », a-t-il expliqué.
D’après lui, il reviendra au tribunal de situé la responsabilité de l’accusé dans ce meurtre « on ne peut pas dire que c’est lui qui a tiré sur notre frère mais à travers le travail de la police scientifique et les autopsies, on saura, parce qu’ils étaient au nombre que de cinq mais c’est un seul qui a tiré », a-t-il signalé.
A la question de la défense, de savoir s’il a vu les forces de l’ordre tirer ? Le représentant de la famille précise n’avoir pas vu d’agents tirer, Mais, explique-t-il, « D’après les gérants du cyber, au moment où mon frère s’y rendait il n’y avait pas de manifestation mais c’est entre-temps qu’il y a eu manifestation. Mais ils nous ont dit que c’est le pick-up de la BAC nº1. Celui qui a fait le tir a brisé notre rêve », a-t-il lâché.
Ces déclarations ont irrité Me Abdourahmane Dabo qui a d’ailleurs rappelé que son client est en détention sans preuve « mon client croupit en détention sans aucun élément de preuve depuis près d’un an ».
Toutefois, la famille a sollicité du tribunal l’application correcte de la loi. « La famille croit en la justice. Nous sollicitons qu’il y ait une stricte application de la loi pour ne pas que de telles choses se répètent », a-t-il sollicité.
Appelé à la barre, à la suite du frère de la victime, adjudant-chef Moriba Camara a déploré la mort du jeune, bien qu’il ait complètement rejeté sa responsabilité et son implication dans ce meurtre. « En tant qu’agent assermenté, je déplore sa mort parce que c’est une partie de moi qui est perdue »
L’audience a ainsi été renvoyée au 13 mars prochain pour la phase réquisitoire du ministère public, suivie des plaidoiries des parties civiles et défense.
Alhassane Fofana