Pepe Antoine Lamah, un des conseils de l’agent judiciaire de l’État, n’a pas été tendre envers le parquet spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), qu’il accuse de s’être prêté au jeu des avocats des anciens ministres Kassory Fofana, Mohamed Diané et Oyé Guilavogui, sur la prétendue incapacité de la chambre de jugement de statuer sur les dossiers de leurs clients.
En marge de la première Comparution de l’ancien ministre Oyé Guilavogui, l’avocat soutient d’entrée que la saisine de ladite chambre est si régulière qu’elle ne fait l’objet d’aucun doute d’autant plus qu’elle a été saisie des infractions relevant de sa compétence.
« Vous avez été saisis suivant une ordonnance de renvoi rendue par la chambre de l’instruction de la CRIEF. Elle est régulière car le procureur spécial près la CRIEF n’a fait qu’appliquer la bonne, saine et correcte application de la loi. Il n’y a aucun obstacle à ce que ce procès se tienne. Je précise que cette ordonnance a été notifiée de façon régulière à toutes les parties », a-t-il expliqué.
C’est pourquoi d’ailleurs, il s’est attaqué au parquet : « j’en veux au passage au parquet spécial qui a été défaillant, quant-à la transmission du dossier à la chambre spéciale de contrôle de l’instruction. Depuis le début de cette affaire, le parquet spécial ne devrait pas se prêter à ce jeu. Tout à l’heure ils ont développé les dispositions de l’article 293 du code de procédure pénale. Ils savent pertinemment qu’on ne peut pas exercer de recours en tout cas venant de l’inculpé contre ce type d’ordonnance. Mais ils ont laissé M. Oyé Guilavogui faire. Ils se sont prêtés à leur jeu, sinon on en serait pas là aujourd’hui », a-t-il lâché.
Me Lama est formel, les questions préjudicielles soulevées par les avocats des prévenus manquent de base légale. A l’en croire, la chambre de jugement n’est pas saisie d’un arrêt de renvoi mais plutôt d’une ordonnance de renvoi et que c’est en exécution de cette ordonnance que les accusés comparaissent.
Alhassane Fofana