Dans une interview qu’il a accordée au directeur de publication du site Mosaiqueguinee.com, le Ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation est revenu sur les sujets qui dominent l’actualité des examens nationaux en Guinée. Guillaume Hawing Junior a d’abord apporté des précisions sur le jeu auquel il s’est livré avec un délégué de Coleah, à qui il aurait demandé des faveurs pour un enfant en tant que parent d’élève. L’enseignant qui ne s’en est pas aperçu est tombé dans le piège alors qu’il est assermenté. Dans cet entretien, le patron du MEPU-A évoque aussi les images devenues virales sur les réseaux sociaux d’une enseignante qui fouille systématiquement une candidate. Enfin, Hawing junior revient sur des cas de fraude et interpelle les enseignants sur leurs responsabilités, sur le respect des règlements généraux des examens et sur le respect de leur serment.
Guillaume Hawing Junior répond aux questions de Mohamed Bangoura.
Mosaiqueguinee.com : Bonjour Guillaume Hawing ? Un enseignant est tombé dans votre piège en tentant de rançonner un parent d’élève. Comment vous y êtes parvenu ?
Guillaume Hawing Junior : C’était un jeu, il m’a vu, il m’a confondu à un parent, il ne me connait pas, il m’a confondu à un parent. J’ai compris qu’il voulait corrompre le parent qui était en face de lui et moi aussi je l’ai suivi dans son jeu. J’ai fait semblant comme si j’étais un parent d’élève. Alors j’ai dit d’accord je lui ai fait la proposition elle a marché. J’ai compris qu’il y a des enseignants assermentés qui continuent à rançonner les parents.
Quelles sont les mesures prises contre cet enseignant fautif ?
J’ai instruit à ce qu’on l’élimine. C’est ce qui fut fait et c’est effectif; c’est un Enseignant de la commune de Matam.
En pareil cas, quelles sont les sanctions prévues par les textes qui régissent les examens nationaux ?
Vous savez il y a les règlements généraux des examens nationaux, nous ne l’avons pas envoyé en prison, nous l’avons simplement retiré du processus des examens nationaux. Et quand c’est comme ça, c’est parti pour trois ans. Il reste enseignant mais ce qui est lié aux examens nationaux, il se repose d’abord.
Face à des enseignants prêts à tout pour se faire de l’argent, quel est le message qu’il faut transmettre ?
Il faut rester dans l’éthique et dans la morale des examens nationaux. Les règlements généraux sont largement partagés. Tout le monde sait ce que c’est les examens nationaux depuis l’année dernière. Quand je vois que ce sont les enseignants, ce ne sont même pas des élèves, c’est véritablement un problème.
Aussi à N’Zérékoré, des enseignants ont été fautifs. Des sujets d’examens distillés sur les réseaux sociaux. Quelles sont les dispositions prises pour mettre fin à cette campagne qu’on pourrait d’intoxication ?
Vous savez ces feuilles là, ce sont les enseignants qui les détiennent et ce sont eux qui récopient les sujets au tableaux c’est au baccalauréat qu’on donne les feuilles aux enfants. Donc toutes les feuilles que vous voyez en ligne sont forcément photographiées par un enseignant et mis en ligne. Nous lançons un appel aux enseignants d’arrêter ça c’est ce qui fut fait à Nzérékoré le cas qu’on a eu à détecte. Il faut que les gens arrêtent. Il faut que nous mêmes nous refusons d’agenouiller ce pays. Sinon toi-même tu es assermenté, tu as dit je vais agir en fonction des règlements généraux et c’est toi qui te permet encore de poser certaines pratiques déviantes. Je crois que ce n’est pas normal il faut qu’on accepte d’aider ce pays. La refondation est dure hein mais c’est la refondation. Quand c’est comme ça, il faut accepter. Je sais que l’héritage est très lourd ce n’est pas du tac au tac. Nous nous battons dans ce sens c’est ce que nous avons promis au peuple de Guinée.
On a vu aussi les images d’une candidate en train d’être fouillée systématiquement par une enseignante. Du côté du Ministère de l’enseignement pré-universitaire, quelles sont les dispositions prises pour mettre fin à ces actes jugés contraire aux règlements ?
C’est difficile, il ne faut pas être hâtif dans les décisions. Moi j’ai vu ces choses là en ligne. Vous êtes journalistes. il suffit juste d’avoir une position bien définie pour prendre certaines images. Qui a pris l’image ? Ça c’est un point qui interroge. Les téléphones sont interdits dans les centres alors qui a pris l’image ? C’est la toute première question ? Et quand il prenait l’image, quelle était son intention ? Quelle était sa position ? Est-ce que c’est ça ? Il y a ce qu’on voit, il y a ce qui est vrai, il y a ce qui est la réalité, il y a ce qui est la vérité. L’image, elle est choquante mais la bonne question, c’est quoi : dans quelle condition cette image a été prise ? Vous avez vu l’image au collège Kipé, vous avez vu un élève, l’image est en train de faire le tour des réseaux sociaux. Vous avez vu où il a mis la feuille. Imaginez qu’on ne fasse pas des fouilles. Donc c’est un sujet que nous sommes en train d’analyser. J’ai une structure de législation, j’ai un conseiller juridique. C’est toute une structure qui est là. Quand des choses comme ça se présentent, moi je ne prends pas une décision hâtive. Nous en discutons en conseil. Nous essayerons de voir ce qui s’est effectivement passé avant de prendre une décision. Ce lundi, nous avons une réunion, nous allons nous rendre dans le centre nous allons analyser la chose de fond en comble. Mais je me méfie de prendre une décision hâtive. Ma décision est toujours collective et je la partage avec mes collègues.
Merci à vous Monsieur le Ministre
Interview réalisée par Mohamed Bangoura