Au cours d’un entretien téléphonique qu’il a accordé à notre rédaction samedi soir 5 août 2023, Aboubacar Soumah du parti GDE a dit ses vérités par rapport à la gestion de la transition guinéenne. Tout d’abord, l’ancien député accuse le CNRD de manquer de volonté pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
« Il faut être naïf pour ne pas comprendre la démarche douteuse du CNRD par rapport à ce qui se passe dans le pays et par rapport aux engagements pris. Si on dit que pour un retour à l’ordre constitutionnel en Guinée il faut 600 millions de dollars, je ne sais pas où les partenaires vont prendre cet argent. Donc, tous ses faits et actes posés, prouvent à suffisance, en tout cas pour ceux qui observent et qui sont intelligents, qu’il n’y a pas une volonté d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel ».
Par ailleurs, faisant une analyse comparative des transitions militaires dans la sous-région ouest africaine, le leader du parti GDE dénonce avec véhémence une main noire de la politique française derrière le cas particulier de la Guinée.
« Un gouvernement de transition n’est pas un gouvernement de développement. Mais comme vous le constatez, le cas guinéen est plus ou moins particulier. Sauf celui qui ne veux pas le dire, il y a un soutien, une main noire de la politique française derrière le cas guinéen. Si vous voyez aujourd’hui au Niger tout le monde cris, se mobilise pour dire qu’il faut déloger les putschistes, c’est parce que l’intérêt de la France est menacé là. Mais le cas guinéen, nous savons que la France a une main derrière. Donc, il faudrait que cette politique française cesse en Afrique. Parce que tout ce que nous subissons là, c’est la mauvaise politique française pour dépouiller l’Afrique. Comment un pays qui a une culture démocratique de près d’un siècle voire plus, puisse apporter son soutien à des putschistes jusqu’à aller faire des aides budgétaires ? C’est parce qu’ils veulent avoir des choses en Guinée ! Moi je pense bien qu’il faut beaucoup plus dénoncer cette politique française. Un coup d’État est égale à un coup d’État. Il n’y a pas bon coup d’État, il n’y a pas de mauvais coup d’État. Tous les coups d’État sont mauvais. Aujourd’hui, si la France se voit rejeter en Afrique, ce n’est pas le fait que les africains n’aiment pas la France ou les français, mais, tous les africains qui aiment le développement socioéconomique de l’Afrique rejettent de façon catégorique la politique française pendant ce siècle là qui a détruit l’Afrique », a-t-il dénoncé.
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