À la faveur d’une plénière ce lundi 11 septembre 2023, le gouvernement de transition à travers son pool économique a présenté aux conseillers nationaux, le projet de loi de finances rectificative 2023 (LFR-2023), dans son volet dépenses d’investissement.
L’objectif de cette présentation « vise à partager avec les conseillers nationaux et requérir leur appréciation sur les modifications intervenues au cours de l’année 2023 dans le cadre de la mise en œuvre des projets et programmes d’investissements publics » du gouvernement de transition, a précisé le ministre de l’économie et des finances, Moussa Cissé.
« L’objectif du Projet de Loi de Finances Rectificative est de corriger les prévisions initiales en cours d’exercice à travers la prise en compte : (i) des évolutions conjoncturelles ; (ii) des mouvements de crédits ou la réestimation du niveau des recettes budgétaires ; et (iii) des évaluations révisées des ressources de l’État pour ajuster les écarts constatés entre les prévisions et les recettes effectivement encaissées. C’est également pour prendre en compte la nécessité d’apporter aux crédits les modifications nécessaires qui excèdent celles que le Gouvernement est autorisé à opérer par voie règlementaire, en vue de garantir l’équilibre budgétaire qui en résulte. (…). L’élaboration du PLFR 2023 se justifie, entre autres, par la révision à la hausse du taux de croissance économique à 6,1% contre 5,7% du PIB initialement prévu au moment de l’élaboration de la LFI 2023 ; la faible mobilisation des ressources allouées aux dépenses d’investissement, notamment les Obligations du Trésor et les emprunts obligataires ; la baisse des ressources allouées au Fonds National du Développement Local (FNDL) de 569,95 Mds à 429,99 Mds ; la baisse des ressources allouées au FODECON qui passent de 342,2 Mds à 256,2 Mds ; la baisse des ressources allouées au Fonds d’Investissement Minier qui passent de 189,98 Mds à 143,33 Mds », a-t-il précisé.
Selon le ministre Cissé, en dépit du contexte difficile sur lequel il est revenu, l’exécution des dépenses d’investissements publics y compris le financement extérieur à fin août 2023 a « atteint 4 690,21 Milliards, soit 34,2% contre un taux d’exécution de 25,3% en 2022 pour la même période. Ce niveau d’exécution pour l’exercice 2023 concerne les dépenses d’investissements sur ressources propres pour 2 337,8 Mds (base engagement), soit 34,6% et celles sur financement extérieur pour 2 352,3 Mds, soit 34% », a-t-il ajouté dans son discours.
Au sujet de l’enveloppe globale prévisionnelle du projet de loi de finances rectificative dans son volet dépenses d’investissement, Moussa Cissé a affirmé que celle-ci se chiffre « à 13 712,95 Mds contre 13 748,4 Mds de GNF prévus en Loi de Finances Initiale (LFI), soit une baisse de 0,3%, représentant 35,44 Mds GNF ».
« Le PIP est financé sur ressources propres pour 6 763,25 Mds y compris les droits et taxes, soit 49,3% et par les ressources extérieures pour 6 949,7 Mds, soit 50,7% », a-t-il dit.
Les dépenses d’investissements connaissent une répartition sectorielle, avec des pourcentages pour chaque volet. Celle-ci se présente comme suit :
– le développement rural et environnement représente 4,7% du total des prévisions, soit 318,03 Mds GNF ;
– le secteur de l’eau, de l’énergie, de l’industrie et du commerce 7,2%, soit 485,10 Mds;
– les infrastructures et équipements 35,4%, soit 1 938,16 Mds ;
– le secteur social 22,6%, soit 1 529,3 Mds ;
– l’administration générale, la décentralisation, la défense et la sécurité 31,4%, soit 2 118,5 Mds de GNF et
– Les droits et taxes, 5,4%, soit 367,10 Mds.
« Le présent projet de Loi de Finances Rectificative prévoit une allocation de GNF 1 063 milliards, soit 14 % de diminution par rapport à la Loi de Finances Initiale 2023 qui était de GNF 1 245 milliards. Cette diminution tient compte de la bonne tenue du franc guinéen par rapport aux principales devises au cours du premier semestre 2023. Par ailleurs, la part des charges financières de la dette intérieure représente 63,87% qui reflète la situation actuelle du portefeuille de la dette publique. Il convient de rappeler que notre politique d’endettement dans les prochaines années consistera à réduire progressivement la part des instruments à moins d’un an au profit d’autres à maturité moyenne et longue tout en maintenant la viabilité de la dette à un risque modéré de surendettement », a-t-il conclu.
Il faut, par ailleurs, précisé que le ministre de l’économie et des finances était accompagné de la ministre de la coopération internationale et du plan Rose Poma Pricemou, du ministre du budget Lancinet Condé et du gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée. Chacun de ces responsables a tenu un discours devant la représentation nationale, soit pour soutenir les propos du ministre des finances ou pour apporter plus de précisions.
MohamedNana Bangoura