Le procès des tragiques événements du stade de Conakry, est entré dans la phase de projection des vidéos et audios versés au dossier de la procédure, à l’audience de ce lundi 26 février, devant le tribunal criminel délocalisé de Dixinn.
Cette étape a été entamée par la projection des deux grandes interviews accordées par l’ancien chef de la junte au pouvoir, le capitaine Dadis Camara aux médias étrangers au lendemain du massacre du 28 septembre 2009.
Dans ces vidéos, Moussa Dadis Camara, en uniforme militaire, le béret sur la tête et les manches retroussées, imputait la responsabilité des crimes commis au stade aux leaders politiques qui, selon lui, ont refusé de respecter l’interdiction de la manifestation. Il a également signalé que l’armée guinéenne n’était pas structurée à l’époque.
Devant les médias étrangers, le capitaine Dadis va jusqu’à accuser les manifestants d’avoir saccagé les postes de police et de gendarmerie pour se saisir des armes le jour du carnage au stade.
Dans ces discussions, Dadis a déclaré avoir demandé la mise en place d’un gouvernement d’union nationale après les tristes évènements.
Interrogé par rapport à ses ambitions pour la Guinée, Dadis Camara répond en ces termes : « Tant que je ne donne pas l’eau et l’électricité je ne suis pas à l’aise », a-t-il déclaré.
Il a été également été amené à a parler de sa personnalité. À l’occasion, il a tenu a préciser qu’il est le fils d’un chauffeur qui lui a inculqué des valeurs. « je suis né dans une case, j’ai eu l’éducation, c’est pourquoi je n’ai pas l’ambition du pouvoir », a-t-il indiqué, ajoutant qu’il n’a même pas de compte bancaire. « Si j’ai un compte bancaire je demande à Dieu de me détruire ».
On voit par ailleurs le président du CNDD s’en prendre au journaliste sénégalais Cheikh Yerim Seck qu’il qualifie de prostitué et d’escroc. D’après lui, celui-ci lui aurait demandé 500.000 dollars pour protéger son image. C’est lorsqu’il a refusé d’accéder à cette demande, que le journaliste a commencé à se retourner contre lui.
C’est après la projection de ces deux vidéos que l’audience a été suspendue par le juge audiencier.
Alhassane Fofana